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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

Le malheureux scribe n’était sans doute pas en état de comprendre et d’admirer les idées neuves et fécondes qui, en un ordre parfait, en une admirable clarté, se présentaient tour à tour au long des pages qu’il grossoyait.

Le texte du ms. no 14.580 ne porte aucun titre ; il commence[1] d’emblée par le préambule, qui est beaucoup plus lisible que dans le ms. no 7.371, et qui présente quelques variantes ; voici ce préambule

« 'Cum ymaginalionem veterum vel meam de uniformitate et difformitate intentionum ordinare in cepissem, occurerunt michi quedam alia que huic propositio interjeci ut iste tractatus non solum ignorantie excitationem prodesset, sed etiam discipline. In quo illa que aliqui alii videntur circa hoc obscure eloqui et confuse sentire ac inconvenienter aplare studui dearticulatim et clare tradetur et quibusdam aliis materiis utiliter applicare. »

On remarquera les mots : vel meam, que ne portait pas le manuscrit no 7.371, et par lesquels l’auteur semble réclamer son droit d’inventeur.

La fin du texte donné par le no 14.580 est un peu plus courte que celle du texte no 5.377 ; la voici[2] :

« Multa quidem possunt ex dictis inferri. Sed hec tanquam quedam elementa sufficiunt gratia exercicii. Deo gratias.

» Explicit tractatus de configurationibus qualitatum reverendi doctoris magistri Nicholai Orem. »

D’un texte à l’autre, on remarque des variantes dues, en général, aux fautes des copistes ; la comparaison des deux textes est souvent utile à qui veut connaître avec certitude la pensée de l’auteur.

Oresme a divisé son ouvrage en trois parties principales qu’il a ainsi intitulées :

Prima pars : De figuratione et potentiarum uniformitate et difformitate.

Secunda pars : De figuratione potentiarum suecessivarum.

Tertia pars : De acquisitione et mensura qualitatis et velocitatis.

Nous n’analyserons pas ici les nombreux chapitres en lesquels ces trois parties se subdivisent ; les problèmes les plus divers s’y trouvent traités ; l’auteur y discute les questions les plus variées ; il y pose les fondements d’une Esthétique musicale ; il y argu-

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 14.580, fol. 37, col. a.
  2. M. cit., fol. 60, col. d.