ouvrage, dont nous aurons à nous occuper plus longuement en un prochain paragraphe[1], est un de ceux qui citent volontiers Jordanis (sic) et son traité De ponderibus. Nous y trouvons une discussion détaillée[2] de cette question : La vitesse du mouvement de rotation d’un orbe sphérique est-elle mesurée par la vitesse du point qui tient le milieu entre le point le plus rapproché du centre et le point le plus éloigné ? L’opinion qui tient pour l’affirmative est donnée comme celle qui a été produite « en son traité, in tractatu suo » par un auteur qu’un manuscrit[3] nomme Magister Ricardus de Versellys et qu’un autre manuscrit[4] appelle Magister Ricardus de Uselis.
Mais ce maître Richard de Versellys ou de Uselis est-il l’auteur du petit écrit que Bradwardine a cité et que nous avons analysé ? Est-il seulement quelque philosophe plus récent et qui avait adopté la doctrine formulée par cet écrit ? Il nous est impossible de le dire. Force nous est de respecter le mystère où se cache le premier créateur d’une théorie dont nous allons étudier le développement.
THOMAS BRADWARDINE. JEAN DE MURS. JEAN BURIDAN
Le premier auteur dont les recherches aient subi l’influence du traité De proportionalitate motuum et magnitudinum, le premier qui ait tenté de préciser la notion de vitesse plus exactement que ce traité ne l’avait fait, c’est Thomas Bradwardine.
Thomas Bradwardine était né, vers la fin du xiiie siècle, à Hartfield, près Chichester. En 1325, il était procureur de l’Université d’Oxford. Confesseur d’Édouard III, il accompagna ce roi en France, il mourut le 26 août 1349, peu de jours après sa nomination au siège archiépiscopal de Cantorbéry.
Tour à tour mathématicien, philosophe et théologien, Bradwardine, par son enseignement et par ses écrits, a exercé une profonde et durable influence sur toute la Scolastique du Moyen
- ↑ Voir § XX.
- ↑ Liber sex inconvenientium Quarta questio : Utrum in motu locali sit certa assignanda velocitas ? Articulus secundus : Utrum velocitas motus spere cujuslibet penes punctum vel speram aliquod (sic) attendatur ?
- ↑ Bibl. Nat., fonds latin, ms, no 6.559, fol. 34, col. a, et fol. 36, col. a.
- ↑ Bibl. Nat., fonds latin, ms. no 7.368, fol. 162, col. a, et fol. 164, col. a.
