condamné, à Paris, la vérité de la foi, de la Sainte Écriture et de notre éminent docteur Saint Thomas. — Contra nonnuHos qui perperam et injuste, ni tenemus, veritatem jidei Sacræque Scripturæ ac doctoris nostri eximii Sancti Thomw Parisius condemnaverunt. »
Mais tous les efforts des Frères Prêcheurs auprès de la Curie d’Avignon aboutirent à un échec. Le 27 juin 1389, trois cardinaux délégués par Clément II prononcèrent l’excommunication contre Jean de Montson[1].
Entre l’Université et les Dominicains, la rupture se lit. Les Frères Prêcheurs furent retranchés de l’Université[2] ; il leur fut interdit, à Paris, de prêcher soit en français, soit en latin, et de prendre part à aucun exercice scolaire. La population se mit du parti de l’Évêque et de la Faculté de Théologie et hua les Jacobins ; « après eux, dans les rues, grands et petits criaient : Huet, huet ». Les Dominicains demeurèrent hors de l’Université jusqu’en 1403[3], époque où l’Université revint à l’obédience du pape de Home.
En dépit donc de la canonisation de Saint Thomas d’Aquin, en dépit de l’active et, parfois, violente opposition des Frères Prêcheurs, l’Université parisienne ne cessa de maintenir avec fermeté les condamnations portées par Étienne Tempier ; en fait, le décret de 1277, resta, pendant toute la durée du xive siècle, un code révéré des maîtres parisiens ; nous en aurons maintes fois la preuve.
Ce décret, d’ailleurs, avait trouvé, nous l’allons voir, de nombreux et fermes partisans.
VIII
L’accueil fait aux condamnations de Paris et d’Oxford. II. Les partisans : Les Franciscains, Raymond Lull.
En sa lutte contre « Aristote et ceux qui le suivent ». Étienne Tempier s’était affirmé comme le continuateur de Guillaume d’Auvergne, comme le défenseur de l’ancienne Scolastique latine contre le Péripatétisme et le Néoplatonisme d’origine païenne ou musulmane. Ceux qui avaient le plus fidèlement gardé les tradi-
1. Denifle et Châtelain, Op. laud., pièce 1Û67, t. Hl, pp. 5oô-5ia.
2. Denifle el Chatelajn, Op. ZatjJ,, pièce i56q ; t. 1H, pp, 5i3-5l4-
3. Denifle et Châtelain, Op. fautif t. J1I, pp. 486-4^7-
