dividu vivant, il n’y eût qu’une seule forme substantielle, l’âme intellectuelle, qui se sépare du corps au moment de la mort.
Que la forme substantielle fût, en effet, unique en chaque chose individuelle, Saint Thomas, nous l’avons vu, le regardait comme très certain. Il ne voulait pas, par exemple, que l’on considérât) en l’homme, l’âme végétative, l’âme sensitive et l’âme intelligente comme trois formes coexistantes et superposées l’une à 1 autre ; seule, la plus élevée de ces formes, l’âme intelligente existe d’une manière actuelle : suréminente par rapport aux deux autres, elle possède, outre ses pouvoirs propres, fous les pouvoirs qu’auraient celles-ci, en sorte qu’elle les remplace, qu’elle en fait les fonctions, qu’elle les contient virtuellement en elle.
Cette théorie de l’unité de la forme substantielle, l’Université d’Oxford la condamne avec une particulière insistance, car, parmi les erreurs de Physique, elle donne les septième, douzième et seizième rangs aux propositions suivantes qui, toutes trois, l’affirment :
Quand l’âme intelligente est introduite, l’âme sensitive et l’âme végétative sont détruites.
L’âme végétative, l’âme sensitive et l’âme intelligente constituent une seule forme simple.
L’âme intelligente s’unit à la matière première de telle sorte que tout ce qui l’a précédé est détruit jusqu’à la matière première qui demeure seule.
Plus rudement encore que l’Évêque de Paris entouré de ses conseillers, F Archevêque de Cantorbéry et l’Université d’Oxford rejetaient le Péripatétisme thomiste.
VII
L’accueil fait aux condamnations de Paris et d’Oxford. I. Les adversaires : Gilles de Rome, Godefroid de Fontaines, les Dominicains
Condamner les doctrines favorites de Thomas d’Aquin, c’était s’en prendre à forte partie. Le grand talent de professeur du Doctor communis, non moins que la douceur de son caractère, lui avaient assuré, parmi les maîtres de l’Université de Paris, des admirateurs enthousiastes en même temps que des amis dévoués. L’ordre des Frères Prêcheurs avait, dès lors, conçu une religieuse vénération
