partisans de Guillaume d’Ockam ? Écoutons de quel ton il riposte à ce maître.
Ockam avait rapporté[1] le raisonnement suivant, fort courant dans les écoles pour prouver l’existence des universaux.
« Un homme promet de donner à un autre un cheval ; je demande alors : Qu’est-ce que cet homme promet à autrui ? Une chose singulière, une chose universelle, ou un concept ? Ce n’est pas une chose singulière, car il ne promet pas un cheval plutôt qu’un autre… Si c’est une chose universelle qu’il promet, nous tenons ce que nous nous proposons de démontrer. Est-ce un concept ? Cela n’est pas vrai, car il promet une chose véritable… »
Le franciscain anglais répondait en ces termes :
« Il n’y aurait pas lieu d’examiner ici cette chicane si certaines personnes qui croient savoir la Logique (aliqui putantes se scire logicam) n’attribuaient un poids à de telles puérilités, en vertu desquelles ils admettent beaucoup d’absurdités touchant la supposition des termes… En cette proposition, cheval, est seulement une désignation faite confusément ou de quelque manière analogue… Souvent le terme énoncé a seulement une signification confuse… L’ignorance de ces gens-là (ignorantia istorum) rend très difficiles, en Théologie et dans les autres sciences réelles, beaucoup’de questions qui seraient très faciles si ces puérilités étaient sues parfaitement ; ou meme elles n’offriraient plus absolument aucune difficulté. »
Guillaume d’Ockam, en ce passage, se montre singulièrement méprisant à l’égard des tenants des universaux. Walter Burley va relever l’insulte ; il écrit, en effet[2] :
« Ce qui fait l’objet d’une promesse ou d’un contrat réel, tel qu’achat, vente, donation, stipulation, etc., existe hors de l’esprit. Or les contrats ne portent pas toujours sur des individus… Lorsque je dis, par exemple : Je vous promets un bœuf, ce qui vous est promis est une certaine chose extérieure à l’esprit ; cependant, aucun individu ne vous est promis, car vous ne pouvez, en vertu de cette promesse, revendiquer tel bœuf particulier ou tel l’esprit et qui est autre chose qu’un individu…
» Mais il n’y aurait pas lieu d’exposer ici ces raisonnements, si certaines personnes qui se vantent de savoir la Logique beaucoup
