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GUILLAUME D’OCKAM ET L’OCCAMISME

qui commençait par ces mots : Exigit ordo executionis. Aucun exemplaire de ce traité n’a été découvert jusqu’ici[1].

Une autre partie de ces doctrines faisait l’objet de neuf lettres adressées par Nicolas au franciscain Bernard d’Arezzo. De ces neuf lettres, les deux premières seules nous sont connues. Dès 1755, d’Argentré avait publié[2] la première lettre et un court résumé de la seconde. Elles ont été toutes deux publiées, en entier, par M. Joseph Lappe[3].

Un certain Gilles avait, nous l’avons dit, écrit à Nicolas pour réfuter les thèses soutenues en la seconde lettre à Bernard d’Arezzo. Cette lettre de Gilles a été publiée, d’abord, mais d’une manière très fautive, par B. Hauréau[4] ; M. Lappe en a donné une édition correcte[5].

Nicolas d’Autrecourt avait répondu à Gilles. Un copiste, ayant retrouvé une partie de cette lettre, l’a reproduite, tout en laissant de côté deux passages qu’il jugeait sans importance ; M. Lappe a publié cct extrait[6].

Enfin, la pièce qui nous renseigne le mieux au sujet des opinions de Nicolas, c’est la liste des soixante et une propositions qu’il a dû rétracter. Ce document eut une grande publicité. Bon nombre d’éditions des Sentences de Pierre Lombard, données à la fin du xve siècle ou au début du xvie siècle, reproduisaient ces soixante et une propositions, comme elles reproduisaient les deux cent dix-neuf thèses condamnées par Étienne Tempier ; quelques éditions, cependant, reproduisent seulement une partie

  1. Nous croyons pouvoir fixer à l’an 1330 la composition de ce traité. Parmi les propositions que Nicolas d’Autrecourt a été condamné à rétracter, il en est une série que terminent ces mots (a) : « Omnes predicti articuli extracti fuerunt de libello qui incipit : Exigit etc. ». Quelques lignes auparavant (b), le texte publié par M. Lappe porte : « Item an no [secundo], quo fecit istum tractatum… » Ce qui est entre crochets manque au texte original mutilé que conserve la Bibliothèque du Vatican ; M. Lappe a, par divination, comblé cette lacune. Cette divination ne serait point exacte si nous en croyons une édition des Petri Lombardi Libri'quatuor'Sententiarum qui porte ce Colopbon : Venetiis per Simonem de Lucre pro domino Andrea de Torresanis de Asula. 3 Novembris 1506. En cet ouvrage, nous lisons (c) : « Item anno XXX quo fecit istum tractatum… »

    (a) Joseph Lappe, Op. laud., p. 41’.

    (b) Joseph Lappe, Op. laud., p. 40’.

    (c) Fol. 234, col. a.

  2. C. du Plessis d’Argentré, Collectio judiciorum de novis erroribus. T. I, pp. 358-360, Lutetiæ Parisiorum, MDCCLV.
  3. Joseph Lappe, Op. laud., pp. 1’-14’.
  4. B. Hauréau, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale. t. XXXIV, 2e partie, pp. 332-339, 1895.
  5. Joseph Lappe, Op. laud., pp. 14’-24’.
  6. Joseph Lappe, Op. laud., pp. 24’-30’.