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CHAPITRE VIII
GUILLAUME D’OCKAM ET L’OCCAMISME

I
Guillaume d’Ockam.
De la date de quelques-uns de ses ouvrages


Les tendances qui semblent avoir vraiment sollicite l’esprit du Docteur Subtil ont été très fortement détournées de leur cours par ceux auxquels on donne habituellement le titre de Scotistes. Peut-être trouverons-nous plus de fidélité aux directions de Duns Scot en celui que l’on regarde le plus souvent comme l’ardent adversaire du Scotisme, en Guillaume d’Ockam.

Jusqu’au jour où éclatèrent ses démêlés, demeurés célèbres, avec le pape Jean XXII, Guillaume d’Ockam a mené une vie[1] qui nous demeure profondément inconnue. Nous savons seulement qu’il était né à Ockam, village du cointé de Surrey, qu’il était franciscain et qu’il enseignait à Paris ; la tradition ajoute qu’il avait, auparavant, lu les Sentences à Oxford.

Avant de composer ses écrits de polémique antipapiste, qui sont demeurés célèbres, Ockam avait composé nombre d’ouvrages où l’orthodoxie la plus sévère ne trouve rien à reprendre. Parmi ces ouvrages, il en est de pure Théologie ; d’autres, qui sont les plus connus, sont consacrés à la Logique ; enfin, pour connaître les opinions que notre auteur professait en Physique et en Métaphysique, nous en pourrons lire cinq qui sont d’une importance extrême : Les questions sur les quatre livres des Sentences, les Quodlibeta, le Tractatus de successivis, les Quæstiones in librum Physicorum et les Summulæ in libros Physicorum.

  1. Sur la vie de Guillaume d’Ockam, voir l’article : Ockham or Occam, William, inséré par R. L. Poole dans le Dictionary of National Biography edited by Sidney Lee, vol. XLI, pp, 357-362, London, 1895.