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LE REFLUX DE L’ARISTOTÉLISME

dant de la Géographie et de la Météorologie sur lesquels renseignement d’Albert le Grand avait appelé l’attention des artistes parisiens. De ce nombre était également le mouvement de flux et de reflux de l’Océan ; aussi ne nous étonnons-nous pas de trouver en notre recueil une pièce[1], anonyme mais composée à Paris, sur l’explication de la marée ; lorsque nous traiterons de la théorie de la marée, nous dirons quelle fut l’importance de cette pièce.

Les écrits de Barthélemy de Bruges nous ont conduit jusqu’au temps où va commencer l’enseignement de Jean de Jandun àl’Université de Paris. En effet, dans le manuscrit même qui nous a conservé ces écrits, nous trouvons les deux petils traités[2] que Jean de Jandun a consacrés au problème du sens actif, de sensu agente, et le second est daté de l’an 1310.

L’ensemble des Questions discutées par Jean de Jandun à propos des divers traités de Physique et de Métaphysique d’Aristote forme une vaste encyclopédie de Philosophie naturelle, fort analogue à celle qu’Albert le Grand avait conçue et exécutée. L’influence exercée par cette œuvre imposante fut profonde et durable ; les nombreuses éditions des divers ouvrages de Jean Jandun qui furent publiées, au temps de la Renaissance,Suffiraient au besoin à le prouver La plupart de ces éditions ont été données à Venise ; beaucoup d’entre elles ont été préparées et annotées par des professeurs de l’Université de Padoue, connus pour l’admiration que leur inspirait Averroès, tels Nicolo Vernias de Chieti ou Marc-Antonio Zimara ; nous voyons par là que la vogue de Jean de Jandun était extrême, à la fin du xve siècle et au commencement du xvie siècle, auprès des Averroïstes padouans. À Paris, la Phi-

1. Mb. cit., fol. 257, col. c.

2. Mb. cit., fol. 160, r», à fol. 166, r», et fol. 167,00 !. a, à fol. 170, col. a.

3. Les Quæsliones super octo libros Physicorum ont eu les éditions suivantes : Venise, i486, «5or, i5o6 ; Paris, j5o6 ; Venise, i54o, i544, i55i, 155a, 1675.

Les Quæstiones str/ier libros Aristotelis de Cælo et Manda ont été publiées à Venise en i5ot, i5oü, i5ig, 1552 (deux éditions), 1389.

Les fopoatho et qtiæslioites super libro de substantia orbis ont eu les éditions dont voici l’énumération : Venise, >48i ; Viceoce, i486 ; Venise, i486. i4g3, i496< *5ot (avec : Gaietanus Super libros de anima), i5t4, 155a (deux éditions)»

Les Quæstiones super très libros de anima ont été imprimées à Venise en 1473, 1480 (à deux reprises) ; à Vicence, en 1486 et, peut-être, en 1484 ; à Venise, de nouveau, en 1487, i488, i4g4, 1497, i5oi, 1607. i55a et t5f>i.

Les Quxstiones in parua naturalia ont été imprimées A Venise, en iôoô, par Boneto Locatelli et Octaviano Scot, puis en 1567 par Girolatno Scot. Cette dernière édition est demeurée inconnue à M. Noël Valois.

Les (Jutes/tours in ditodecini libros MetaphysictB ont eu les éditions suivantes Venise,_ i5o5 ( ?), i5a5, i553,-i56oet 1086.

Parmi les écrits que nous avons cités, les autres sont demeurés inédits.

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