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LES DEUX VÉRITÉS. RAYMOND LULL ET JEAN DE JANDUN

Il semble que l’aurore du xive siècle ait marqué, pour la Faculté des Arts, le début d’un progrès qui devait en un demi-siècle la prendre très bas pour la porter très haut. Ce progrès se marque déjà d’une manière très sensible si, aux quolibets dont nous venons de parler, nous comparons les écrits de Barthélemy de Bruges que conserve le même manuscrit.

Ce Barthélemy de Bruges aurait appartenu, de 1299 à 1315, à la maison de Sorbonne[1] ; après avoir pris la maîtrise-ès-arts et enseigné dans les arts, il se serait ensuite adonné à la Médecine.

Notre manuscrit nous conserve, de Barthélemy de Bruges, deux œuvres d’une certaine étendue, des Questions[2] sur les Économiques d’Aristote et une Exposition[3]s de la Poëtique du Philosophe. Ces deux ouvrages sont datés. Le premier s’achève, en effet, par l’indication suivante :

Le second est clos par cette mention :

Explicit brevis expositio supra poeticam Aristotilis édita a maqistro Bartholomeo de Brugis anno domini millesimo mocccovij cum legeret physicam et metheorora aristotelis.

Les Questions sur les Économiques sont donc de 1309 et l’Exposition de la Poëtique de 1307 ; en cette année, Barthélemy enseignait, à la Faculté des Arts, la Physique et les Météores d’Aristote.

Les problèmes analogues à ceux dont traite le livre des Météores intéressèrent sans doute notre maître-ès-arts, car l’année suivante, en 1308, il composait une Exposition, suivie de deux Quevhrw, sur le petit traité De l’inondation du Nil faussement attribué à Aristote[4]. Cet écrit est ainsi intitulé :

Expositio supra librum de inundatione nili, anno domini mocccoviij in rogationibus a magistro Bartholomeo de Brugis quam domino coneedente entendit artificiose complere, quod non potuit propter occupationes ei in hoc momento transibili contingentes.

Le traité De l’inondation du Nil intéressait sans doute grandement, à cette époque, les maîtres-ès-arts de Paris car dans le même recueil, nous en trouvons une autre Exposition anonyme[5].

L’inondation du Nil était, d’ailleurs, un de ces sujets dépend-

1. Franklin, La (S’oréonne, p. 22.4. B. Halréau, Op, iaucE, p. 226»

2. Ms. cil., fol. iiO, coL a, à fol. 133, coL d.

3. Ms, cit., fol. 146, recio, à fol. 151, verso,

4. Ms. cil., fol. 154, r°> à fol. 107, i°*

5. Ms. cil,, loi. i&2t recto, à foL 153, recto.

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