» Adieu, mon très cher ; priez pour moi le premier Moteur. »
Ce que cette déclaration dit en prose, se trouve repris par la pièce de vers qui lui fait suite :
« Lumen
Quadruplicis artis dans esse volumen,
Bis duo subjecta quo sunt, distinctaque lecta.
Nam liber est primus ; Metaphisica sic reperitur[1] ;
Ens, ens in quantum, subjectum des sibi tantum.
Phisica succedit, huic stare secunda qui credit,
Cui fore naturam subjectum dico futuram.
Distinctus sequitur liber ; in quinos reperitur
Prima decem genera subjecta quibus data[2] vera.
Illis associa librum de Theologia ;
Subjectum detur primus Motorque locetur. »
Les quatre écrits dont Bonet vient de nous rappeler l’ordre et les titres forment un ample exposé doctrinal des parties les plus importantes de la Philosophie. Où et quand cet exposé a-t-il été rédigé ?
Il semble bien que Bonet ait rédigé son œuvre à Paris ; c’est, du moins, ce que paraît indiquer la forme qu’il donne à une objection : « Ainsi donc, écrit-il[3], au moment où je parle, la Seine ne coule pas ? Ergo in eodem nunc in quo loquor, Sequana non currit ? »
Nous n’avons rien relevé qui datât avec exactitude les ouvrages que nous avons lus. Mais on en peut donner au moins une date approximative.
Vraisemblablement, ils ont été rédigés avant que l’auteur ne prit possession du siège épiscopal de Malte ; et cela est certain s’ils ont été composés à Paris ; on ne peut donc les placer, dans le temps, après l’année 1342.
D’autre part, Bonet a très fortement éprouvé non seulement l’influence de François de Meyrennes, mais aussi celle de Guillaume d’Ockam ; il ne paraît donc pas que l’on puisse faire remonter la construction de sa philosophie plus haut que Lan 1325.
Nous sommes amenés ainsi à placer la rédaction de la Métaphysique, de la Physique, de la Théologie naturelle, au temps
