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DUNS SCOT ET LE SCOTISME

que leur maître avait enseignées, trois disciples immédiats du Docteur Subtil : Antonio d’Andrès, Jean de Bassols et François de Meyronnes.

De la fidélité avec laquelle Antonio d’Andrès suivait ou voulait suivre la voie tracée par Scot, nous trouvons une preuve en la rédaction de ses Questions sur les livres des Sentences. Comme le remarque le premier éditeur de ces questions[1], « elles constituent une sorte de compilation ou d’abrégé extrait des quatre livres de Jean de Duns Scot sur les Sentences. » Antonio d’Andrès a eu soin de traiter, sur chacune des distinctions, le même nombre de questions que le Scriptum Oxoniense, de les formuler comme elles le sont en cet ouvrage, et de composer ses discussions au moyen d’extraits à peu près textuels des discussions de Scot.

Ce pieux respect des paroles mêmes de Jean Duns Scot semble désigner Antonio d’Andrès comme un disciple immédiat du Docteur Subtil. C’est bien, d’ailleurs, ce que déclarait la tradition franciscaine ; c’est ce que Luc Wadding admettait sans discussion[2]. Sbaraglia a révoqué en doute cette opinion ; « Je le nommerais plutôt, dit-il[3], Scotiste que disciple de Scot, et je le regarderais comme ayant fleuri vers la fin du xive siècle. Ce qui est certain, c’est que Barthélemy de Pise, qui écrivait en 1390, n’en fait pas mémoire. » Si l’on observe, toutefois, qu’Antonio d’Andrès cite Pierre Auriol, en ses Sentences et en d’autres ouvrages tandis qu’il ne nomme aucun auteur plus récent, qu’il ne fait allusion à aucune opinion émise par un tel auteur, on sera porté à croire que l’ancienne tradition disait vrai et qu’Antonio d’Andrès écrivait vers 1320 on 1330. C’est à cette date que la pensée de ce Scotiste trouve sa place naturelle ; Jean le Chanoine va nous montrer que c’est bien à cette date qu’elle fut produite.

L’ouvrage le plus original d’Antonio d’Andrès est un certain traité Des trois principes, De tribus principiis[4], où il étudie, à la

1. Ant. Andreae coréenfaalis Frariciscani, eu ? pzwZncZa ac /oa«nZs Scoti Doctoris Subtilis discipuli celeberrimi, In quatuor Sententiarum Libres opas longe absolut iss imum : quod, cum diu latuerit : a F. Constantio .4 Jvzrnaao eZujrfem orrf/ziZs, é teneôrZs Zam w/uZZcatom, ....ye/ZcZ aajpZcZo/ ?rodiL Veoetijs, Apud Damianum Zenartim. iMDLXXVill. Recto de PEpître dédi* catoire.

2. S’crZp/ores OrrfZziZi Mnorum. /tecensaZZ Fr. Lucas Waddwgus. Editio novissîma. Komæ, MCMVI ; pp. 23-s4

3. iSap/zZemeaZum ac/ «ScrZptores Zriu/zi OrcZinum Zù‘azicisci Opas poslbumura Fr* Jb* Hyacihthi Sbaraleæ. Editio nova. Pars I, Romæ MGMVIII ; p. 70.

4. Antonii Andreæ Zn quatuor Sentiarurn lifrros opus. PrologusT quæst. IV ; éd. cit., fol, 6, col. d, et fol. 7, coL a.

5. Voici la description de l’édition que nous avons consultée : Le foL 1 de cette édition, blanc au recto, porte au verso une épître dédica-

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