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LES QUESTIONS SUR LES SENTENCES

prêta serment, le 13 novembre, 1318, d’observer les statuts, de garder les secrets, de respecter les privilèges de l’Université…

» Cet enseignement, pourtant, ne se prolongea guère. Dès 1319, si l’on en croit la Chronique des Vingt-quatre Généraux, Auriol, rappelé de Paris, fut nommé ministre des frères Mineurs de la province d’Aquitaine. Il remplaçait Bertrand de La Tour, qui ne fut cependant élevé que le 3 septembre 1320 à l’Archevêché de Salerne. Toutefois, nous devons remarquer qu’une lettre pontificale du 27 février 1321 ne donne point à Auriol le titre de provincial, mais se contente de lui attribuer les qualités de prêtre (qu’il n’avait pas en 1318) et de maître en Théologie. »

Par cette bulle du 27 février 1321, le pape nommait Auriol à l’archevêché d’Aix. il remplaçait, sur le siège d’Aix, Pierre des Près, élevé au cardinalat ; de là, la confusion ensuite de laquelle divers biographes ont attribué à Auriol lui-même la pourpre cardinalice dont il ne fut jamais revêtu.

Auriol mourut à Avignon, probablement le 10 janvier 1322 et, en tous cas, avant le 23 janvier de cette même année.

De toutes ses œuvres, la plus considérable est la Collection de Questions sur les Sentences qu’il rédigea à Paris, à l’occasion de renseignement qu’il y donnait. De cette collection, il faut, comme l’a montré M. Noël Valois, distinguer deux rédactions. La première rédaction fut achevée à Paris en 1317. À peine était-elle terminée que Pierre Auriol reprit, sous une forme entièrement nouvelle, le commentaire des deux premiers livres et d’une partie du troisième livre. Le second livre de cette nouvelle rédaction parait avoir été terminé à Paris en 1318. « Au plus tard, d’ailleurs[1] ce remaniement eut lieu en 1319, et le labeur de cette double rédaction, qui embrasse d’immenses développements sur une multitude de questions des plus complexes, témoigne d’un effort vraiment extraordinaire. »

Les livres I et II de la première rédaction sont perdus ; on n’en possède que la table des questions. La seconde rédaction, au contraire, nous a été conservée en son intégrité ; ou en a imprimé le premier livre en 1596, et les trois autres livres, avec les Quodlibeta, en 1605. De cette édition[2], nous avons extrait bon nombre des renseignements qui seront exposés en ce qui va suivre.

1. Noël Valois, Op. laud., p. 485.

2. L’impression du premier livre occupe deux volumes in-foL Premier vol. (pp. 1-746) : Gommentarioram ni Pri/nicm £76 ram •S’en/e/itfaram pars Prima. Auctore Petro Aureolo Verberio Onùnitf J/nioram AreAie^ZscûDO jlçzfensi /ï. Æ CarrfinaZi. Arf CZemenZem V///. Pont, Opt. Mogc. Romæ Ex

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