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LES SCOTISTES DE JEAN LE CHANOINE

Pierre Auriol[1]. Il se nommait Thomas de Wilton, était chancelier de Londres, et séjournait à l’Université de Paris en vertu d’une dispense que le pape lui avait accordée le 20 août 1320. Il avait fait école à Paris, car Jean le Chanoine argumente quelque part[2] contre « Thomas Ang liens et omnes ejus sequaces. »

François de la Marche[3] se nommait Francesco Rosso, Franciseus Rubens ; il était de Pignano, bourg du diocèse d’Ascoli et de la Marche d’Ancône, d’où les épithètes diverses : de Apiniano, de Esculo, de Mar chia que l’on trouve accolées à son nom et qui ont amené Wadding[4] à le subdiviser en trois personnages distincts. Il fut du parti de Michel de Gésène et de Guillaume d Ockam contre Jean XXI ! et fut, de ce chef, censuré au Chapitre général des Mineurs tenu à Paris en 1328 ; cette censure fut renouvelée en 1331 au Chapitre de Perpignan.

De ce François de la Marche, nous possédons des Questions très développées sur les Sentences de Pierre Lombard. Ces Questions sont conservées par un manuscrit de la Bibliothèque Nationale[5] auquel nous aurons plusieurs fois recours.

Dans ce manuscrit, l’ouvrage ne porte aucun titre ; il commence d’emldéc par les lignes suivantes[6] :

« Queritur primo utrum ens simpliciter simplex possit esse svbjectum alicujus scientie viatorum. Et videtur primo quod non, quia quod non cadit sub queslione, nec sub setentia… »

Mais les explicit des divers livres nous font connaître l’auteur. Ainsi, à la fin du premier livre, nous lisons[7] :

Explicit primus liber magistri francisci de marchia ordine fratrum minorum. Deo g ratios.

L’explicit du second livre est ainsi libellé[8] :

Explicit 2us liber magistri francisci de marcia (sic) de ordine minorum, et erit ad usum fratris Pauli de forosinfronio provincie marchie anchonitane, ordinis minorum.

Le copiste s’était arrêté après le mot : fratris, laissant en blanc le nom du futur dépositaire de l’ouvrage qu’il transcrivait ; aussi est-ce une autre main qui a mis le nom de Paul de Fossombrone, de la Marche d’Ancône, de l’ordre des Mineurs.

1. Noël Valois, Op. laud^ p. 607.

2. Jüannis Canonici O/k /aüüL, lib. I, quæsL IX ; éd. cit.f fol. 22, coL b.

3. Sbahaleæ Op. laud. ; éd. cit., p. 237 (art.

4. Lucæ Waddingï O/)* p. 77 (art. Æranerseus Ascü/azuzs), p. 84 (art. de JfarcAïa) ; p. p3 (art. Franciscus Rubeus).

5. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 3071.

6. Ms. cit., foL 1, col. a.

7. aMs. cit., fol. 77, col. b.

8. Ms. cit., fol. 125, col. c.

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