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DUNS SCOT ET LE SCOTISME

un pays naissent les lions, en un autre, il n’eu naît point ; en une région on trouve les limaces et les escargots recherchés ; ainsi en est-il en notre féconde Catalogne (in una limaces vel affectati caragolli ; ut in nostra Cathalonia lætabunda) ; en d’autres régions, on n’en trouve point. » Nombre d’auteurs l’ont, nous ne savons sur la foi de quels renseignements, nommé Jean Marbres. Dans son Clipeus Thomistarum, publié en 1475, Petrus Nigri le nomme Jean le Catalan (Joannes Catalanus)[1]. Luc Wadding en fait[2] un auditeur immédiat de Scot, qui aurait suivi l’enseignement de ce maître à Oxford, puis à Paris. Si cette opinion, qui ne semble reposer sur aucun texte, est fondée, il faudrait admettre que Jean le Chanoine a survécu très longtemps à Jean Duns, assez longtemps pour recueillir non seulement les leçons du Docteur Subtil, mais encore l’enseignement de tous les disciples que celui-ci avait formés.

En général, les scolastiques ne nomment pas les docteurs dont ils discutent les opinions ; une épithète indéfinie, telle que quidam doctor, suffit à désigner l’auteur dont on rapporte les thèses. Par une heureuse exception, Jean le Chanoine émaille ses Questions de noms propres.

Parmi ces noms, on en trouve un que la citation de Jean le Chanoine a seule sauvé d’un complet oubli ; c’est celui d’un certain François Bleth[3] qui avait écrit sur la Physique.

Tous les autres appartiennent à des personnages bien connus ; il en est beaucoup que nous avons déjà rencontrés ou que nous rencontrerons bientôt : tel un Magister Gualterius[4] qui est Gautier Burley ; tels encore les deux grands philosophes franciscains que sont François de Mevronnes[5] et Guillaume d’Occam[6].

Deux noms se retrouvent presque en chaque Question de Jean le Chanoine ; ce sont ceux de Thomas l’Anglais et de François de la Marche.

Thomas l’Anglais est un personnage qui eut des discussions avec

1. Carl Prantl, Gesehictite der Logik im Abendlande, Bd. IV, p. 221 et note 205, n. 322.

2. Lucas Waqdincus, Scripiores Ordinis Minorumt editio novissima, Romæ, 1906, p. t3a.

3. Joannis Canonici Op. laad.^ lib. IV, quæsl. V ; éd, cil., fol. 4^, col.d. — Cf. Sbahalkæ Supplementum et castigatio ad Scripiores trium ordinum S. Francisai ; Novs editio, Romæ, MCMVI11, pp. 260-261.

4. Joannis Canonici Qp. laud, , lib. 1, quæst. Vil] ; éd. cit., fol. ai, col. a.

5. Jûannes Canonici Op— laud-, lib, II, quæst. 111 ; éd. cit., fol. il, col. d. — Lib. Il, quæat. I ; éd— cit., fol. 27, col. d. — Lib. III, quasst. 111 ; éd. cit., fol. 38, col. a.

6. Joannis Canonici Op. laud., lib. I, quæst. IX ; éd. cit., 12, col. d.

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