Page:Duhem - Le Système du Monde, tome VI.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée
27
LA RÉACTION DE LA SCOLASTIQUE LATINE

192 [194]. La forme matérielle ne peut donc être créée.

50 [23]. Dieu a une puissance infinie, non pas qu’il ait fait quelque chose de rien, mais parce qu’il donne la continuité au mouvement infini.

91 [80]. Le raisonnement par lequel le Philosophe démontre <[ue le mouvement du ciel est éternel n’est pas sophistique ; il est étrange que certains hommes de science profonde ne le voient pas.

89 [89]. 11 est impossible de dissoudre les raisons données par le Philosophe en faveur de l’éternité du Monde, à moins de prétendre que la volonté du premier Etre implique des choses incompossibles.

98 [84]. Le Monde est éternel car ce dont la nature comporte la possibilité d’exister indéfiniment dans l’avenir possède également une nature par laquelle il a pu exister dans tout le passé.

4 [87]. Bien n est éternel du côté de la lin qui ne soit aussi éternel du côté du commencement.

57 [65]. Admettre que toutes les causes ont été en repos à une certaine époque, c’est nécessairement admettre que Dieu est mobile.

En même temps qu’il est éternel, le Monde est périodique ; c’est ce qu’affirment les propositions suivantes :

53 [20]. Dieu fait nécessairement tout ce qui vient immédiatement de lui. — Erreur, soit que l’on entende par là, en la création, une nécessité qui en supprime la liberté, soit que l’on entende une immutabilité nécessaire qui nie le pouvoir de faire autrement.

9 [138]. 11 n’y a pas eu de premier homme et il n’y aura pas de dernier homme ; l’homme a toujours engendré l’homme dans le passé et l’engendrera toujours dans l’avenir.

10 [137], La génération de l’homme parcourt un cycle, caria forme de l’homme revient plusieurs fois en la même matière.

6 [92]. Lorsque les corps célestes reviendront tous au même point, ce qui aura lieu dans trente-six mille ans, on verra revenir les mêmes effets qu’à présent.

En face de ces propositions qui résument la doctrine d’Aristote, il nous est facile de placer des thèses qu’inspire la pensée d’Avicenne ; en voici quelques-unes :

99 [83]. Le Monde a été fait de rien, mais il n’a pas été innové ; il a passé du non-être à l’être, mais c’est par nature seulement, et non pas en la durée, que le non-être a précédé l’être.

43 [37]. Le premier Principe n’est pas, proprement, la cause des êtres éternels ; il ne l’est que par métaphore en ce que, s’il n’était pas, ces êtres n’existeraient pas ; c’est lui qui les conserve.