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GILLES DE ROME

De tous les ouvrages que nous aurons à citer, celui que nous regardons comme le plus ancien est intitulé : Quæstiones duo de materia cæli[1].

Au début de ce s questions, comme au début du traité De gradibus formarum, il n’est donné à Gilles aucun autre titre que celui d’ermite ; il semble donc qu’il n’cùt pas encore, lorsqu’il les rédigea, le titre de docteur en Théologie ; il les aurait donc composées avant l’année 1285.

Diverses remarques s’accordent avec le résultat de cette induction.

Nous avons cru reconnaître, en la quatrième discussion quodlibétique tenue par Henri de Gand des allusions très nettes à la doctrine que Gilles soutenait aux Quæstiones de materia cæli ; or cette discussion eut lieu, vraisemblablement, en 1279. La doctrine de Gilles est exposée, sous une forme extrêmement reconnaissable, et discutée, au troisième quodlibet de Godefroid de Fontaines ; or ce quodlibet doit être daté de l’avent 1286 ou du carême 1287[2].

Si, d’ailleurs, les Questions de Gilles n’avaient pas précédé la discussion de Godefroid, l’auteur n’aurait pu y tenir le langage que voici[3] :

« A parler seulement dos docteurs dont les écrits nous sont parvenus, tous les docteurs théologiens ont admis que le ciel n’était pas un corps simple, mais que c’était un être composé de deux substances, savoir, de matière et de forme. »

Après les Quæstiones de materia cæli, il nous faut placer les Quodlibet[4].

Les six discussions quodlibétiques de Gilles de Rome se répari.

1. Gaietani expositio in libro de celo et mundo. Cum questione Domini Egidii de materia celi nuperrime impressa et quamdiligentissime Emendata. Fol. 78, col. b : Egidii Romatni heremite de materia celi questio féliciter inci~ pif. t’oloplicn : Habeto itaque candide leclor duas has questiones clarîssimi doc- Egidii scilicct de celi materia : quas ideo posuimus quoniam summani iuveDibus in eia utilitatem esse novimus : et raram apud boulines copiam viderimus. F. Egidius Heremita Viterbensis castigavit et dédit. Impressas Venetiis Mandate inipensisque heredum Nobilis Viri D. Octaviani Senti ModoctiçBsis. Per Bonetum Locatelfum presbyterum Bergomensem. Anno domini 1002. Tertio Idtis Julias.

2. P. Mandonnet, O. P,, Les premières disputes sur la distinction réelle entre I essence et Inexistence (Hernie Thomiste, t. XVlIf. 1 to). 3. ..Egidii Romani Quæstiones de materia cæli ; quæst. Il, éd. cit., fol. 81, col. c.

4. Quodlibet domini Egidii Romani. 7’heoremata eiusdem de corpore christi. üuijehmus Ochxm de sacramenlo altaris, Ciim Prioilegio. Colopbon : Impressum Venetiis per Simonem de Luere : lmpensis domini Andrée Torresani de Asula, 18 Januarii i5oa.

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