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CHAPITRE IV
D’HENRI DE GAND À DUNS SCOT

I
Richard de Middleton


Richard de Middleton a composé, nous le savons[1], ses Questions sur les Sentences fort peu de temps après l’année 1281 ; en 1283, il était bachelier à Paris « ; en 1285-1286, il avait le titre de maître en Théologie[2] ; les trois discussions guodlîbétiques que nous avons de lui furent donc tenues au voisinage de l’année 1286. Les divers écrits en lesquels nous pouvons chercher la pensée philosophique du Maître franciscain sont ainsi datés de l’époque où l’enseignement d’Henri de Gand, à l’Université de Paris, brillait de tout son éclat.

Efforçons-nous de démêler les tendances diverses qui sollicitent Richard de Middlcton et la mesure en laquelle il cède à chacune d’elles.

Il connaît les enseignements des grands docteurs qui l’ont immédiatement précédé et il n’ignore pas les prohibitions qui viennent d ’être portées à Paris et à Oxford ; mais de ces enseignements et de ces prohibitions, il ne tient compte qu’autant qu’ils s’accommodent à sa propre pensée.

Nous avons entendu[3] Richard de Middleton invoquer, au

  1. Franz Ehrle, Petrus Joaannis Olivi, sein Leben und seine Schriften (Archiv, für Litteratur — und Kirchengeschichte des Mittelalters, Bd. III, 1887, p. 417).
  2. Franz Ehrle, Die « Historia septembre tribulationum ordinis Minorum » des Fr. Angélus de Clarino (Archiv für Littératur - und Kirchengeschichte des Mittelalters, Bd. II, 1886, p. 296, note b).
  3. Voir plus haut : Quatrième partie, Ch. I, § VIII ; t. VI, p. 99.