Il ne suffirait pas[1] de dire qu’une intelligence est composée de quo est et de quod est. Cette distinction entre le quo est et le quod est n’est, d’ailleurs, pas une distinction réelle[2], mais une simple distinction de raison.
L’âme raisonnable de l’homme est, comme les intelligences, composée de matière et de forme. Après avoir exposé les objections que l’on dresse contre cette doctrine, notre auteur poursuit en ccs termes[3] :
« De ces raisons, il en est quelques-unes que nous avons précédemment expliquées et résolues ; quant aux autres, nous les délaissons comme viles…
» La forme du corps, ce n’est pas la forme qui donne sa perfection à la matière de l’âme ; c’est l’âme tout entière, prise en sa matière et en sa forme, qui est l’acte et la perfection du corps. Elle l’est proprement et principalement en raison de sa forme : mais elle l’est par accident, en raison de sa matière, attendu que sans cette matière, elle ne peut exister. »
Après avoir étudié la constitution de la substance spirituelle, venons à la constitution de la substance corporelle.
De la substance généralissime, qui est le premier genre de substance « et de la corporéité, le corps est constitué[4], Le corps, c’est la substance corporelle ; il a donc plus d’actualité que le premier genre ; la matière du corps n’est pas simplement et absolument la matière première ; c’est la matière déjà revêtue d’une certaine forme, qui est la substantialité en général, et disposée par cette forme. Suivant cet ordre gradué par lequel la matière soumise à la forme, marche vers l’actualité spécifique, la matière commence à dégénérer de la simplicité et de la potentialité de la matière absolument et simplement première. »
« Lorsque la matière[5] se trouve soumise à la forme généralissime, elle est seulement substance, elle est manifestement dépourvue de grandeur ; il est clair, en effet, qu’en ce mode d’existence, la matière ne saurait être perçue. C’est donc au corps,… et, partant, à la matière soumise à la forme de corporéité qu’il advient d’avoir une situation et des dimensions… La quantité continue advient plus immédiatement à la matière et, d’une manière plus médiate, à la forme de corporéité… La situation et
