de la Terre, nous serons moins disposés qu’Ad. Franck. « La terre habitée tourne en rond comme un cercle », dit le Zohar. Mais ne dit-on pas d’une route qu’elle tourne lorsque son tracé est courbe, d’une figure peinte qu’elle tourne quand elle donne l’illusion de la rondeur ? La phrase citée peut donc assurément s’interpréter connue l’affirmation que la Terre est ronde, et non point comme l’indication d’un mouvement de rotation. Or, les explications qui viennent aussitôt après ne se rapportent aucunement à la rotation, mais simplement à la rotondité : si l’auteur y joint quelques considérations que ne justifie pas la seule figure de la Terre, ce sont remarques qui ont trait au mouvement annuel du Soleil ; elles ne sont pas, d’ailleurs, entièrement exactes, et elles interviennent où elles n’ont que faire, indices assurés de l’ignorance de Rab Hammenouna le vieillard à l’égard des éléments de l’Astronomie,
Au sujet de cette phrase : « Toute la Terre habitée tourne en rond comme un cercle », Jean de Pauly fait observer[1] que « cette théorie se trouve déjà dans le Talmud de Jérusalem. Mais à l’endroit indiqué[2], si nous en croyons Ad. Franck[3], « on lit dans le Talmud de Jérusalem qu’Alexandre le Grand, en parcourant la Terre pour en faire la conquête, apprit qu’elle est ronde ; et l’on ajoute que c’est pour cela qu’il est ordinairement représenté un globe à la main. » C’est donc la rotondité de la Terre qu’enseigne le Talmud, et non le mouvement de rotation de ce corps.
Venons à un autre passage où l’on a cru reconnaître de profondes connaissances astronomiques ; c’est celui-ci[4] :
« Voici ce qui est dit dans le Livre des Mystères suprêmes :
» De nombreuses roues tournent autour de corps formés d’atomes agrégés. Certains de ces corps sont mobiles, d’autres sont fixes. La rotation de ces roues a commencé dès le jour où la Terre a été un agrégat d’atomes. Ces roues font tourner la Terre en cercle et autour d’elle-même. Parmi ces roues, il y en a une qui tourne en cercle mais qui ne tourne pas autour d’elle-même. Cette roue embrasse douze mille mondes qu’elle entraîne dans sa circulation. Au-dessous de cette roue, il y a une colonne qui va jusqu’au plus profond abîme. Les pierres de l’abîme roulent autour de cette colonne ; et c’est le long de cette colonne qu’elles montent et descendent. La colonne est appuyée sur ces pierres ; elle laisse approcher les unes et repousse les autres. Autour de la colonne