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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

nécessaire, abandonnée à sa nature propre ; il faut donc qu’elle se meuve vers le Ciel qu’elle occupait d’abord.

» Nous avons donc deux mouvements ; le premier est un mouvement que l’eau prend par l’action de la Lune ; le second est en elle par sa nature propre ; le premier de ces deux mouvements est appelé : flux, et le second : reflux. Il est clair parce qui précède que le flux est un mouvement de l’eau vers un lieu plus élevé et que le reflux est un mouvement vers un lieu plus bas.

» Sachez, enfin, que la Lune n’est pas seulement par elle-même cause de ce flux de la mer ; mais l’aspect qu’elle présente à l’égard du Soleil, quand elle est en opposition avec lui, y contribue grandement ; un effet analogue est produit par la conjonction de la Lune avec les autres astres errants, car en raison de ces conjonctions, son action devient plus robuste.

» Voilà ce qu’ont déterminé les astronomes. »

Les astronomes avaient déterminé, du flux et du reflux de la mer, des lois autrement précises et détaillées ; elles sont oubliées ou méconnues à Paris, au temps du chancelier Pierre d’Ailly.