Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IX.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée
41
LA THÉORIE DES MARÉES

Le texte débute par ces mots[1] : Istis effectibus quorum causa latet… La formule suivante le termine[2] : « Si quis tamen ibi, falsitatem notans, positionem dictam improbaverit, aut compleverit incompletam, sit a prima Causa omnium benedictus. »

B. Hauréau, qui a donné une description et une analyse du manuscrit où se rencontre cet opuscule, nous dit que le Tractatus de fluxu et refluxu maris a été attribué à Roger Bacon, mais qu’il convient de le laisser à Walter Burley, à l’appui de cette assertion, il invoque le témoignage de l’Histoire littéraire de la France.

À l’endroit[3] cité par B. Hauréau, la notice sur Roger Bacon contenue dans l’Histoire littéraire de la France se borne à traduire un passage qui termine la préface mise par Jebb en tête de son édition de l’Opus majus. Dans ce passage[4], Jebb nous dit, en effet, que le Tractatus de fluxu et refluxu maris Anglici que Léland, Baie, Pitse, ont mis au compte de Roger Bacon, est attribué à Walter Burley ; mais il nous a dit auparavant[5] que ce traité commençait par les mots : Descriptis his figuris qui ne se lisent nulle part dans le texte que nous allons étudier ; celui-ci n’a donc rien de commun avec le traité qu’on-a successivement attribué à Roger Bacon et à Walter Burley. Du Tractatus de fluxu et refluxu maris qui va solliciter notre examen, l’auteur nous demeure entièrement inconnu ; nous n’en saurions non plus marquer la date ; nous pouvons seulement dire qu’il a suivi l’exposition d’Albert le Grand sur le Liber de causis proprietatum elementorum, et que, d’autre part, Gilles de Rome en avait connaissance lorsqu’il rédigeait les Questions sur le second livre des Sentences.

« Les effets dont la cause est cachée, dit notre auteur[6], conduisent l’âme humaine, à l’aide des pensées les plus ingénieuses, jusqu’à l’étonnement… Bien donc que je fusse d’un esprit mal dégrossi et que je n’eusse, des lettres qu’une connaissance peu étendue, lorsque j’ai vu ce qui advenait à la mer qui entoure le royaume d’Angleterre et une bonne partie du

1. MS. cit., fol. 257, col. c.

2. MS. cit., fol. 259, col. b.

3. Histoire littéraire de la France par les Religieux Bénédictins, t. XX, p. 249.

4. Fratris Rogeri Bacon, Ordinis Mirtorurn, Opas majas ad Clementem quartum, Pontificem Romanum. Ex M. S. Godice Dubliniensi… edidit S. Jebb, M. D. Londini, Typis Gulielmi Bowyer, MDGGXXXIII. Præfatio, fol, sign. f, r°

5. S. Jebb, loc. cit., fol. sign. d, ro.

6. Ms. cit., fol. 257, col. c.

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4
  5. 5
  6. 6