Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IX.djvu/26

Cette page n’a pas encore été corrigée
23
LA THÉORIE DES MARÉES

logie météorologique, dont nous ignorons l’auteur, mais dont. la doctrine nous a été conservée par Firmin de Belleval.

Nous avons dit[1] que Firmin de Belleval avait, au voisinage de l’an 1320, écrit un ouvrage spécialement consacré à la prédiction, par le moyen des astres, des divers phénomènes météorologiques. Cet ouvrage était intitulé Tractatus de mutatione aëris, Traité des changements de l’atmosphère ; mais, bien souvent, on le désignait ainsi : Colliget Astrologiœ. Firmin de Belleval avait bien moins fait œuvre d’auteur original que de compilateur soigneux à recueillir les opinions d^autrui. Il ne s’en était pas caché, d’ailleurs, et s’était, tout au contraire, appliqué à faire connaître les sources auxquelles il avait puisé.

La sixième partie du Colliget Astrologiœ avait pour objet[2] : « Les jugements survies changements de l’air tirés des conjonctions et aspects de la Lune à l’égard des autres* étoiles, des conjonctions et aspects des autres étoiles les unes à l’égard des autres, enfin de la présence de la Lune et des autres étoiles, avec le Soleil, dans certains signes du Zodiaque. »

Au premier chapitre de cette partie, Firmin de Belleval nous annonce[3] qu’il va nous donner « quelques extraits d’un petit livre qui est ainsi intitulé : Ad pronosticandum diversam aëris dispositionem. » Parmi ceux de ces extraits[4] qui concernent la Lune, nous lisons ce qui suit : « Par nature, dit-on, la Lune est modérément froide et humide au suprême degré ; aussi couvet-elle l’humidité comme le Soleil couve la chaleur, bien que le Soleil ne soit chaud que de la façon la plus tempérée… » Cet auteur dit ensuite que tout astre errant opère avec plus de force sur les choses d’ici-bas, lorsqu’il est en la partie supérieure de son déférent que lorsqu’il se trouve en la partie inférieure ; dans le premier cas, en effet, le mouvement que cet astre accomplit par la révolution diurne est plus vite que dans le second cas.

» Que, dans ce cas-ci, l’astre errant se meuve plus vite par suite de la révolution diurne, cet auteur le prouve par la raison suivante : Le parallèle ou le cercle parallèle à l’équateur (œquatorialis) que décrit cet astre est plus grand et plus distant

1. Voir : Seconde partie, ch. V, § X, p. 313-314, t. III ; et : ch. VIII, § VII, pp. 41-42, t. IV.

2. Tractatus Firmini de Bellavalle de mutacione aëris dictus colliget astrologie [Proœmium]. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. n° 7482, fol, 35, r° et v°.

3. Firmini de Bellavalle Op. laud., pars V, cap. I j ms. cit., fol. 131, r°.

4. Firmin de Belleval, loc. cit., ms. cit., fol. 131, v°, fol. 132, r° et v°,

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4