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L’ÉQUILIBRE DE LA TERRE ET DES MERS. — II

erroné par lequel elle a été soutenue nous sont déjà connus ; Andalò di Negro nous les avait présentés[1].


IX
L’ÉQUILIBRE DE LA TERRE ET DES MERS ET LES QUESTIONS
SUR LES MÉTÉORES
FAUSSEMENT ATTRIBUÉES À DUNS SCOT


En étudiant le problème de l’équilibre de la terre et des mers, Marsile d’Inghen s’était écarté de la voie tracée par les Nominalistes parisiens, bien qu’il se fût proposé de la suivre dans ses Questions de Physique. C’est au contraire selon cette voie que marche l’auteur inconnu des Questions sur les Météores faussement attribués à Duns Scot.

Notre auteur s’est, à deux reprises différentes, occupé de la figure de la terre et des mers.

Il en traite, d’abord, en la question treizième du premier livre[2]. Cette question examine l’opinion selon laquelle les volumes des éléments seraient les termes successifs d’une progression géométrique. L’auteur ne cite pas seulement l’ancienne forme de cette opinion, mais aussi la forme plus récente donnée par « Thomas Bradwardine, au dernier chapitre de son Tractatus de proportionibus[3] » ; et comme ce traité est daté de 1328, nous sommes assurés par là que les Questions sur les Météores ne sont pas du Docteur Subtil.

A l’encontre de cette opinion, l’auteur prouve que le volume de la mer est inférieur au volume de la terre ; son argumentation suit très exactement celle de Thémon. « Sinon, dit-il[4], la terre entière serait submergée, conséquence contraire à l’expérience. Or cette conséquence se pourrait prouver. Qu’on ima-

1. Voir : ch. XVI, § IX, p. 147.

2. R. P. F. Joannis Duns Scoti, Doctoris Subtilis, Ordinis Minorum, Opéra omnia quæ hucusque reperiri potuerunt, collecta, recognita, notis, scholiis, et commentants illustrata, a P. P. Hibernis, Collegîi Romani S. Istdori professoribus, /tissu et ausplciis R.ml. P. F. Joannis Baptlstæ a Campanea, ministrî generalts. Lugduni, sumptibus Laurentii Durand, MDCXXXIX. — R. P. F. Joannis Duns Scoti, Doctoris subtilis, Ordinis Minorant, Meteorologicorum librl quatuor. Opus quod non antea lucem aidit, ex Anglia transmission. Adaertat compacter librorum hune tractation, æquo tardlus ad nos delatum, ante tomum III ponendum esse ne erret. Lib. I, quæst. XIII.

3. Jean de Duns Scot, loc. cit. ; éd. dt., p. 32.

4. Jean de Duns Scot, loc. cit. ; éd. cit., p. 33.

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