La première note a été écrite par un astronome peu après 1360 ; la seconde nous montre que cet astronome était soucieux d’indiquer à son lecteur comment il pourrait faire usage à Paris de tables calculées pour le méridien d’Oxford.
Sur les astronomes de Paris, le Picard Jean des Linières paraît exercer une influence particuliérement puissante ; nombreux sont ceux qui usent de ses écrits ou qui se font honneur d’être ses disciples.
Jean de Gênes (Johannes de Janua), par exemple, compose des Canones eclipsium [1] que termine cette phrase [2] : « Quant au procédé de rectification, voyez-le dans Albatégni et dans les canons de Maître Jean des Linières ; il est, en effet, plus long que difficile ; pour le moment, donc, je le passe sous silence. » À cette phrase succède un colophon que voici : « Expliciunt canones eclipsium quos compilavit Magister Jo. de Janua extrahendo eos partim a canonibus communibus, partim a minori Almagesti partim a Magistro Jo de Cecilia (sic) scripto suo super tabulas Tholelanas, specialiter quantum ad puncta eclipsis medii casus et dimidie more. Anno Christi 1332 incompleto, 22o die Januarii. » Nous voyons que les travaux de Jean des Linières et de ses contemporains, bien que d usage commun, ne faisaient pas oublier ceux des premiers maîtres de l’École astronomique parisienne, tels que Jean de Sicile.
Jean de Gênes qui, en 1332, avait « compilé » des canons propres au calcul des éclipses, s’en servait bientôt pour calculer les éléments de l’éclipse de Soleil qui devait avoir lieu le 2 mars 1337. Nous trouvons, en effet, dans le meme manuscrit [3], une pièce intitulée : Investigatio eclipsis Solis anno Christi 1337o per Jo. de Janua. Le colophon de cette pièce est ainsi conçu : Explicit doctrina ad inveniendum eclipsim Solis anno Domini 1337, 2a die Marcii, data Magistro Job. de Janna.