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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — I. LES ASTRONOMES

Nomina stellarum fixarum extractarum secundum Mag. Jo. Maudith, in Oxonia, pro anno Christi 1316.

Comme Jean des Linières, John Maudith avait écrit sur la Trigonométrie [1] ; son opuscule avait pour titre : De chorda recta et umbra.

Maudith eut assurément des disciples et des continuateurs qui s’adonnèrent à l’étude des Tables Alphonsines. Ainsi, dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale, nous trouvons [2] un traité qui a pour titre : Canones tabularum Oxonie anno Christi 1348 ex tabulis Alfonsii factarum. À la fin de ce traité, nous lisons : Explicit totum opus tabularum Oxonie que facte sunt super tabulas Alfonsii.

Ces quelques indications nous montrent les astronomes d Oxford occupés de recherches semblables à celles qui sollicitaient les efforts des astronomes de Paris.

Entre les deux Universités, d’ailleurs, s’était établi, depuis longtemps, un fréquent échange de maîtres et, partant, un continuel va-et-vient de livres ; on se servait à Oxford des ouvrages composés à Paris ; on lisait à Paris les traités écrits à Oxford. Les Canons des Tables composées à Oxford, en l’an du Christ 1348, d’après les Tables d’Alphonse nous en vont fournir un remarquable témoignage.

Dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale où ces Canons sont reproduits [3], ils sont suivis de ces deux remarques ;

« Nota quod a tempore considerationis Ptholomei de locis augium et stellarum fixarum usque ad tempus considerationis Alfonsii de eisdem, mota est 8a spera et, per consequens, stelle fixe et auges, 17 gradus et 8 minuta ; et a consideratione Alfonsii usque ad finem anni Christi 1360, mota est 1 gradus 9 minuta 6 secundo ; et sic a tempore considerationis Ptholomei usque ad finem anni Christi 1360, motus est zodiacus mobilis et ymagines ejus 18 gradus 17 minuta 8 secunda.

» Nota quod Parisius est orientalior quam Oxonia 5 gradus 4 minuta ; correspondent 20 minuta horarum 16 seconda ; et in tanto tempore debent queri medii motus planetarum, et quid inventum fuerit subtrahatur a radice Oxoniensi, et habebitur radix ad Parisius pro eodem tempore et cetera ».

  1. Moritz Cantor, Vorlesungen über die Geschichte der Mathematik 2te Aufl., Bd II, Leipzig, 1900 ; p. 111.
  2. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 7281, fol. 210, vo, à fol. 212, vo.
  3. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms no 15104, seconde partie, fol. 143, ro, à fol. 146, ro.