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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

de ce corps ne permet-elle pas de tracer en réalité ces trois droites rectangulaires, de pratiquer effectivement les subdivisions que nous avons imaginées ; peu importe ; cette impossibilité, c’est un caractère qu’une certaine forme est venue surajouter aux dimensions indéterminées ; mais on peut faire abstraction de cette forme et, alors, au fond du corps considéré, fût-ce un corps céleste que sa nature rend insécable, oit trouve la Ih/le. Pour Averroès, pour tous ceux qui sont lidèles à la méthode d’Aristote, que sont les dimensions indéterminées, qu’est la divisibilité ?

C’est la division en puissance, c’est-à-dire la division qui

peut être mise en acte, qui peut être réellement produite, qui, un jour ou l’autre, se fera. Qu’un corps, tïit-ce un corps céleste, soit toujours divisible par la pensée, Aristote ni Averroès ne songent à le nier : au besoin même, ils l’affirment ; mais ce n’est pas de cette division simplement imaginée qu’il est ici question ; c’est de la division qui peut devenir réelle et actuelle ; seuls, les corps qui possèdent en puissance une semblable division seront, ici, déclarés divisibles ; seuls, ils posséderont une Matière première douée de dimensions non-termiiiées, Matière à laquelle une forme substantielle conférera ensuite les dimensions terminées. liés lors, il est bien clair que les corps célestes ne sont point de cette sorte ; ils 11e sont pas composés de deux principes : Une Matière première divisible en puissance, douée de dimensions non terminées ; une forme qui, tout en faisant, de cette Matière, telle ou telle substance, lui

nées.

Un corps céleste il est donc pas, comme le corps soumis a la génération el à la corruption, quelque chose qui soit composé de matière et de forme. U’est un être simple, incapable de division ellective, qui possède par lui-même telle ligure, telles dimensions terminées.

Cependant, tout ciel est en mouvement ; partant, il faut qu’il soit composé de deux natures ; l’une de ces natures est le corps qui est mû ; Vautre est le moteur qui meut ce corps. Quelle sera, dès lors, la nature de ce moteur ?

Sera-ce une forme subsistant dans le corps céleste de la même manière qu une forme substantielle ou accidentelle subsiste en lin corps sublunaire, que la forme ignée subsiste dans le leu, que la gravité réside dans un poids ?

C est le propre de ces dernières formes, nous 1 avons vu, de se laisser subdiviser par la division du sujet où elles résident ; et a proprement parler, c’est ce caractère même qu’on entend expriconfère telles dimensions termi-

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