« Servons-nous de la manière de parler qui est en usage chez 1rs philosophes. Ils appellent forme humaine ce par quoi tout indien lu de cette espèce est dit homme, forme équine [ce par quoi tout individu de cette autre espèce est dil cheval. — I temur igitur loquendi apitd philosophas usilalo modo, quo formant humanam dicunt eam gua omne hujus speciei hidiridutun hoc dicitur, equina eguus, »
La pensée contenue dans les propos de Thémistius et d’Abou Masar serait enfin, par un conceptualiste, traduite dans les termes suivants : La quiddité de l homme, l’humanité, c’est, tout simplement, le concept de l’homme ; c’est l’homme tel qu’il existe dans notre raison, distinct de Ions les hommes qui existent réellement hors de notre esprit .
Avicenne repousse formellement toutes ces assimilations entre sa doctrine el les doctrines proposées par ses prédécesseurs. Voici, d’abord, pour ceux qui, comme Saint Basile, veulent confondre l’essence avec l’universel :
« L universel ’ est une chose, et ce à quoi il advient d’être universel est une autre chose (Ex hoc quod est universale est quoddam, el ex hoc guod est quoddant cui accidit uiiiversalitas est, quoddam aliiid)... Lire homme ou être cheval, c’est une notion (inlentio) qui constitue X humanité uli Véquinitê. et qui est en dehors de la notion d’universalité. En effet, la définition de Yéquinité est en dehors de la définition do l’universalité, et la définition de l’universalité n est pas davantau-e contenue dans la définition de Véquinité. Véquinitê possède une définition qui ne requiert pas l’universalité ; mais cette éq ni ni lé est quelque chose à quoi [ universalité advient à la façon d’un accident (accidit). Véquinitê, prise eu elle-même, n est donc rien que l’eçî/w*£é ; d’elle-même, elle u’est ni une ni multiple ; elle n’est point chose qui existe parmi les êtres sensibles ni chose qui existe seulement dans l’esprit ; elle n’est ni un être en puissance ni un être en acte ; rien de tout cela n’est contenu dans la définition de Vêquinilé. Elle est purement el simplement l éf/irm/Zê. L’unité est une certaine propriété (pii, lorsqu’elle s’adjoint à Vèguinité, fait que Véqmnité devient une, en vertu même de cette propriété. Il y a beaucoup de propriétés, autres que celle-là, qui peuvent advenir à Végutnilé en manière d’accidents f/n’o^rzeZa/es accidentes sibi). Par là, donc, que la définition de Vèqnihitc est commune à beaucoup de choses, Véquinilè pftrhd/ex ; lib. I, cap* III ; éd* Venetiis, i5i»6, premier fol* apres le fol. si^n* n Z|T verso.
i* Avicbnnæ : Afeiaphi/sira, lîb* II, tract. V, cap* I*. DUHEM — T* IV*
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