L’Ame humaine, dit Al GazAli % a la connaissance des intelli- 1 11
et qui était si bien faite pouc révéler à la Scolastique latine la pensée des Néo-platoniciens de l’Islam.
Tout le second livre de cette Philosophie est consacré à la théorie de l’Ame en général et de l’Ame humaine en particulier. Bornons-nous à extraire quelques propositions du traité1 * 3 qu’elle réserve à l’étude de l’intelligence active. «
gibles abstraits et des notions universelles ; elle a cette connaissance dès le début de l’enfance, mais elle ne l’a qu’en puissance ; plus tard, sa science devient effective. Or toute chose qui passe de la puissance à l’acte a besoin d’une cause qui la tire à l’existence effective. Cette ?âme a donc besoin d’une cause. » Mais il est impossible que le corps soit cette cause. Le corps, en effet, nous l’avons dit, ne peut être cause de ce qui n’est pas eu un corps. Les connaissances intelligibles sont donc constituées par une Ame qui n’est pas corps et qui n’est pas non plus quelque chose d’imprimé dans un corps ; elle n’est pas, en effet, contenue dans un lieu, bornée par un certain terme, de telle sorte qu’on puisse lui trouver un corps ou qu’on puisse lui opposer un corps sur lequel elle agisse.
» La cause de cette connaissance est, dès lors, mie substance dépouillée de matière, et c’est cc qu’on entend par Intelligence active ; le sens du mot Intelligence est simplement, eu effet, celui de substance dépouillée de matière ; le mot active signifie qu elle agit incessamment sur les Ames... »
« Comment donc les idées abstraites et les notions universelles se forment-elles dans l’Ame s ? Il faut, d’abord, que des représentations sensibles soient présentes au scinde l’imagination. afin que des notions universelles et abstraites en [missent provenir. Mais, au début de l’enfance, ces notions ne sont encore que des formes plongées dans les ténèbres. Plus tard, lorsque l’Ame a conquis une complète aptitude, la lumière de l’intelligence active éclaire ces formes qui sont présentes à l’imagination. Alors, de ces formes, proviennent, dans làme, les idées abstraites et universelles. Dans la forme de Pierre, l’Ame saisit l’homme universel ; dans la forme de tel arbre, l’arbre universel, et ainsi des autres. » De même, lorsque le Soleil éclaire les formes des objets colorés, il en résulte, pour une vue saine, des images ; le Soleil est i. Liber seeundus philosophie Algaîelis ; Traclatus quîutus de eo quod Huit anima ab inlelLigenlia agente.
a. Al GazAli, Ü/j. lawL, lib. Il, tract. II, cap. IL 3, Al GazAli, Op. lib. IL tract. ÎI, cap. IIL