» Parmi les êtres intelligibles, l’Esprit est le seul qui n ait, en lui, rien de passif (Xoô ; ;xovo ; x-xG/ ;) ; la vie qu’il possède, en effet, est purement intellectuelle ; il demeure donc toujours là, plans le Monde intelligible ; car il n’y a, dans l i n, ni appétit ni désir. » L’être qui, [à la vie intellectuelle , ajoute l’appétit, c’est celui qui vient immédiatement après cet Esprit ; l’adjonction de cet appétit le rend capable de progresser vers la multiplicité ; elle lui fait désirer d’ordonner [le Monde] conformément à ce qu’il a vu dans l’Esprit ; des chosesqu il a vues ainsi, il est gros, pour ainsi dire ; le besoin de les enfanter le tourmente ; il a hâte défaire son œuvre et il se met au travail. L’est cet empressement qui étend l Ame autour du Monde sensible. »
Le désir de mettre en œuvre ses capacités, qui fait descendre LAme du Monde intelligible dans le Monde sensible, lu Théologie d’Aristote nous le décrira maintes fois.
Pans ses Tentatives pour atteindre les intelligibles, Porphyre ne s’étend pas, sur la nature de Pâme humaine, aussi longuement que les Ennéades. 11 est visible, cependant, tpi il adopte en entier la doctrine de Plotin.
Il insiste surtout sur cette proposition 1 : Ce n’est pas la multiplicité des corps qui contraint l Ame de se subdiviser. Avant même d’être unie aux corps, l Ame est, à la fois, une et multiple ; elle est divisible et divisée à l’infini. Ses parties sont distinctes, mais elles ne sont pas séparées. Limité de l Ame ne résulte donc pas de la fusion de scs parties entre elles, puisque ces parties sont distinctes les unes des autres ; ce n’est pas non plus une simple unité d’agrégation, semblable à celle d’un tas de cailloux, puisque les diverses parties ne sont pas écartées les unes des autres ; ces parties sont contiguës les unes aux autres par les bornes memes qui en marquent la distinction.
Chaque partie de l Ame est, elle aussi, une Ame. « Chaque partie de l’Ame, dès là qu’elle est pure de tout mélange avec les corps, a tous les pouvoirs»de l Ame entière. L’Ame est donc tout entière en chacune de ses parties. « Au sein des corps, c’est la diversité qui règne entre les âmes bien plus que l’identité ; mais rien d’incorporel n’est survenu qui creuse des coupures dans l imité ; les diverses âmes demeurent donc toutes unies par leur essence, tout en étant distinguées les unes des autres par les qualités et par les i. Porphyrii philosophi Sententiœ ad inlellitjibilia ducentes, XXXIX ; éd. Didot, pp. XLIII-XLIV.