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PÉRIPATÉTISME, RELIGIONS ET SCIENCE

CHAPITRE I

LES SOURCES DU NÉO-PLATONISME ARABE

COUP o’CEIL SUR

LE XÉO-PLXTO.XISME HELLÉXJol’E

Comme les mouvements astronomiques sont les mêmes pour le Juif, pour le Musulman cl pour le Chrétien, comme le Juif, le Musulman et le Chrétien croient au même Dieu personnel, qui a créé le Monde, qui le gouverne par sa libre et toute puissante providence, qui récompense ou punît lame immortelle et individuelle de chaque homme, la lutte menée contre le Péripatétisme par les forces coalisées de la Science d’observation et de la rhéologie devait sc dérouler de semblable manière au sein de l’islamisme, du Judaïsme et du Christianisme.

Au sein de chacune des trois religions qui se pratiquaient, au Moyen Age, parmi les hommes voisins de la Méditerranée, les doctes se groupèrent en trois écoles, dont deux voulaient la guerre et dont la troisième souhaitait la paix. Les adeptes de la première école, dont Averroès nous présente le type achevé, tenaient que toute vérité sur J Univers sc trouve déposée dans les écrits d’Aristote, que T homme de science a pour seule tâche de l’en extraire par de patients et minutieux commentaires, et que tout dogme théologique contraire aux enseignements du Péripatétisme est vaine et sotte parole. Dans la seconde école, les croyants, fermement attachés aux vérités, révélées par Dieu, qui portent toute la religion, repoussaient avec horreur, dans son ensemble comme dans scs détails, cette Philosophie impie qui défigurait l’objet de leurs allocations et niait la légitimité de leurs espérances. Entre ces deux écoles adverses et intransigeantes, se glissait un parti de conciliation. Sincèrement convaincus que les dogmes proposés par la religion sont véritables, ceux de ce parti ne sc résiduhem. — T. iv. 21