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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

D’Hipparqtie à Ptolémée, le mouvement de précession des étoiles fixes avait atteint 2°36’ ; c’est ce qui permet à Pierre d’Abano d écrire 1 2 : « Depuis le temps d’Abrachis (llipparque) jusqu’à l’au 1310 où moi, Pierre de Padoue, j’ai construit ce livre,., les fixes ont avancé de plus de 14°. ».

De là, se tire un argument contre le svslèrae donné au traité qui porte le nom de Thâbith ; ce système esl convaincu d’erreur, « car le mouvement d’accès ou de rccès ne peut, comme on l’a vu, s’étendre jusqu’à II0. »

Entre la théorie attribuée à Thâbith ci les faits, la contradiction n’est cependantpas aussi évidente que celte phrase semble le supposer ; selon ce système, l’oscillation de la huitième sphère décrit 10°45’ de part et d’autre du point équinoxial fixe ; P amplitude du mouvement d’accès, effectués d Occident en Orient, atteint donc 21*30’. Si la procession, depuis Ptolémée et, a fortiori, depuis llipparque, a surpassé 10°io, on le peut expliquer sans peine en admettant que Ptolémée a vécu avant h* temps ou le mouvement d’accès atteignit sou milieu. Pierre d’Abano ne parait pas s’eu être rendu compte ; il a cru que, selon la théorie de l’accès et du recès, l’amplitude du mouvement direct des étoiles fixes ne pouvait dépasser 10"’io’.

11 n’en reste pas moins (pie les valeurs observées du mouvement de la huitième sphère surpassent notablement les valeurs déduites des tables d’accès et de recès ; par là, l’argumentation de Pierre de Padoue demeure valable : « 11 est donc visible - que celte sorte de mouvement d’accès et de rccès, à cause de sa petitesse, ne

peut aucunement sauver les variations de degrés citées ci-dessus ; au contraire, elles peuvent être sauvées par un mouvement qui procède sans cesse d Occident en Orient. » . « Par cette hypothèse de l’accès et du rccès3 4, les apparences ne peuvent pas être sauvées .. Partant, aucun mouvement d accès et de recès ne saurait tenir. »

C’est donc à l’hypothèse de Ptolémée, à l’hypothèse d’une p récession toujours dirigée d’Occident en Orient que le Litcidalor accordera sa confiance. 11 reste, cependant, une difficulté à résoudre

  • :» Pourquoi, dira-t-on, ce mouvement se trouve-t-il évalué

en nombre si discordants ? Car les uns ont ditqu il parcourait un 1. Pethi de Ai’ûno laud,, Diiï. VIL, ms. cil., fol* col» d, cl loi* 12/1, Col. a.

2. Pétri de Afono O/j. ?aud., Dîff. Il, ms, cit., fol ito, col. a. 3. Pétri de Aponü Op. /and., DilF. VH ; ms. cit., loi. 124, col. a* 4. Pethi de Apono Op. Zaad., Diff. II ; ms, cil., fol. 110, col. a.