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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

sauve la plupart, comme le voient ceux qui observent avec attention. Ou bien il faut dire que I’Astrologic de Ptolémée ne lui était pas parvenue sous la forme parfaite. Ou bien ce propos vise une erreur que Ptolémée avait laissée dans son œuvre et que ses successeurs ont corrigée, correction que Sitnplicius n’avait point vue, je pense.

» Dans cette position, donc, je suis affermi, en premier lieu, par ce fait qu elle use d’un moindre nombre d’organes pour réaliser le mouvement (paucioribus utitur oigunis ad motum asnequenditm) ; j’estime, en effet, que le mouvement en question ne doit point être produit par un plus grand nombre d’organes lorsqu’il peut être construit pa r des moyens plus courts et extrêmement rapides ; et l’art justifie cette conséquence. » J’y suis affermi, en second lieu, parce qu elle sauve les apparences mieux que les autres systèmes (quia prit’ ctrteris saivat apparentia), comme on le constate avec les instruments ; et aussi parce que, plus parfaitement que les autres, (die détermine, à l’aide de scs calculs, les temps employés parles orbes et les planètes à parcourir l’espace. »

Sauver au mieux les apparences, et les sauver à l’aide des hypothèses les plus simples qui se puissent imaginer, tel est l’objet que Pierre d’Abano, guidé par Sitnplicius théorie astronomique. C’est bien l’objet qu’un Cilles de Home lui assignait, au même temps, dans l’Ecole de Paris. Si les tendances de Pierre d’Abano s’accordent ici avec celles de l’Ecole de Paris, i ! est un point où nous allons voir le Médecin padouanse séparer des physiciens qui enseignaient alors à Paris, el de ceux-là mêmes avec lesquels il entretenait peut-être commerce.

Nous avons vu comment, au commencement du xiv° siècle, les physiciens de Paris avaient très généralement admis les combinaisons d’orbes solides à l’aide desquelles les Hypothèses des planètes représentaient les mouvements conçus parla Grande Synta xe ; lions avons dit comment un Bernard de Verdun s’était fait l’ardent propagateur de ce modèle, comment un Jean de Jandun et un Durand de Saint-Pourçaiu y trouvaient un motif suffisant pour adhérer au système de Ptolémée, en dépit des objections d’Averroès.

Comme Roger Bacon, Pierre d’Abano repousse les sphères emboîtées les unes dans les autres par Ptolémée et par lbn al Haitam, et les raisons pour lesquelles il les repousse sont exactement celles qu’invoquait. Bacon.

, assigne à la