les fois que ses discussions l’obligent à fixer la pensée de ses auditeurs sur un lieu particulier[1].
Le préambule de l’index alphabétique par lequel s’ouvre le premier volume nous apporte, du reste, mi curieux témoignage de l’extrême vénération en laquelle la mémoire de Marsile d’Inglicn était encore tenue, au début du xvie siècle, au sein de l’Université qu’il avait fondée. Nous l’y vovons nommer : « le très illustre docteur du célèbre gymnase de Heidelberg, le premier et le plus sage des instituteurs, le père très docte qui doit être grandement vénéré et exactement imité non seulement par tous ceux qui aiment la vérité, mais surtout par ses fils reconnaissants et vertueux, par les élèves de cette même Université de Heidelberg qui veulent le salut. »
D’une manière incidente, mais significative, les Questions sur les quatre livres des Sentences nous font connaître les doctrines astronomiques que Marsile d’Inghen propageait en Allemagne : ce sont précisément celles qu’il avait entendu professer à Paris.
Ces allusions aux systèmes astronomiques se trouvent en la Xe question du second livre[2].
Nous voici d’abord renseignés sur les théories que le Recteur de Heidelberg professait touchant les mouvements fixes[3] :
« Au-dessus du ciel de Saturne, se trouve le ciel fixes ; celui-ci se meut de trois mouvements, à savoir le mouvement diurne, un mouvement propre d’Occident en Orient, d’un degré par siècle, et le mouvement d’accès et de recès que Thébith a décrit dans son livre du mouvement de la huitième sphère ; étant admis qu’un corps simple ne doit pas posséder plus d’un mouvement simple, cela nous prouve que la sphère des étoiles fixes n’est pas le premier mobile.
» D’ailleurs, cette sphère ne reçoit aucun mouvement qui provienne d’une sphère intérieure, car les orbes inférieurs ne meuvent pas les orbes supérieurs ; il faut donc qu’il y ait, au-dessus de la huitième sphère, une autre sphère immobile, et que celle-ci soit mue de deux mouvements. »
Selon Marsile d’Inghen, le mouvement propre de la sphère étoilée est la rotation uniforme, d’Occident en Orient, parallèle