fixes ; les trois sphères suprêmes impriment respectivement aux astres le mouvement diurne, le mouvement de précession des équinoxes imaginé par Hipparque et par Ptolémée, et le mouvement d’accès et de recès attribué à Thâbit ben Kourrah. (Jette manière de voir est tout à fait conforme à celle des auteurs des Tabulæ regis Alfonsii. Albert de Saxe ne paraît pas mettre en doute la réalité du double mouvement de précession et de trépidation attribué par ces auteurs aux étoiles fixes et aux auges des planètes. Les astronomes de Paris qui furent ses contemporains, tel Jean de Connaught dit Jean de Saxe, lui donnaient, d’ailleurs, l’exemple de la foi en ce système.
Pour terminer cet exposé de renseignement d’Albert de Saxe, ajoutons qu’il consacre une question entière[1] à réfuter les raisons par lesquelles Guillaume d’Auvergne, Vincent de Beauvais, Campanus, avaient tenté d’établir la nécessité d’un Empyréc immobile ; cette réfutation l’amène à rejeter l’existence de tout ciel fixe au dessus des sphères mobiles admises par les astronomes.
Nicole Oresme est, à peu près, contemporain d’Albert de Saxe ; peut-être était-il de quelques années plus âgé que ce dernier. Dès 1348, en effet, nous voyons[2] Maître Nicole Oresme, du diocèse de Bayeux, étudier en Théologie à Paris. En 1356, il est grand maître du Collège de Navarre. En 1362, déjà pourvu du grade de maître en Théologie, il est nommé chanoine de Rouen. Le 18 mars 1364, il est élevé au rang de doyen du Chapitre. Le 3 août 1377, il devient évêque de Lisieux, il meurt à Lisieux le 11 juillet 1382.
Les écrits de Maître Nicole Oresme sont fort nombreux[3] ; beaucoup sont, à la mode du temps, écrits en latin ; mais plusieurs sont écrits en un français qui doit faire mettre l’auteur au rang des maîtres de notre langue.
Les écrits d’Oresme ont pour sujets les études les plus diverses. Il en est qui sont purement théologiques, tel le traité De commu-