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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Tous les textes, manuscrits ou imprimés, qui nous ont conservé ces questions, débutent par cette déclaration :

« Secundum exigentiam istarum materiarum, Domino concedente, quasdam conscribam quæstiones super totalem librum Aristotelis antedictum. In quibus si quid minus bene dixero, benigne correctioni melius dicentium me subjicio. Pro bene dictis autem non mihi soli sed magistris meis reverendis de nobili facultale artium Parisiensi qui me talia docuerunt peto dari grates et exhibitionem honoris et reverentiæ. »

Le texte que nous conserve un manuscrit de la Bibliothèque Nationale se termine ainsi[1] :

« Et sic cum Dei adjutorio finite sunt questiones super totalem librum de celo et mundo per Magistrum Albertum de Saxonia juxta illa que didicit a Magistris suis. Parisius in facultate arcium anno Domini MoCoCoCoLXVIIJ. »

En parlant de son œuvre, Albert de Saxe fait preuve d’une grande modestie, mais il ne manque pas de clairvoyance. Il est disciple plus que maître. Professeur remarquable assurément, il expose avec beaucoup d’ordre, de précision, de clarté, les doctrines de ses prédécesseurs et, en particulier, les géniales intuitions de Jean Buridan ; mais il est assez rare que sa pensée donne des marques d’originalité.

En exposant l’enseignement de Buridan, il lui a rendu un service signalé : il l’a préservé de l’oubli et, en particulier, il l’a transmis aux hommes de la Renaissance. Nombre d’écrits de Buridan, telles les Questions sur les Météores, sur le De generatione, sur le De Cælo, n’ont jamais été imprimés ; les Questions sur la Physique, les Questions sur la Métaphysique n’ont eu qu’une seule édition, et assez tard. La plupart des traités d’Albert de Saxe, au contraire, ont été édités de bonne heure et réimprimés nombre de fois.

En particulier, les Sublilissimæ quæstiones in libros de Cælo et Mundo qu’avait composées notre auteur furent publiées à Pavie, en 1481, par Antonius de Carchano ; à Venise, Octaviano Scot les fit imprimer par Boneto Locatelli en 1492 et en 1520, tandis qu’Otinus Papiensis les publiait en 1497 ; à Paris, enfin, elles furent comprises dans la collection de commentaires sur les écrits physiques d’Aristote que Josse Bade d’Asch et Conrad Resch imprimèrent en loi G puis, de nouveau, en 1518 ; ces commentaires étaient dus à Albert de Saxe, à Thémon le fils du Juif et à

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 14723, fol. 162, col. b.