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LE SYSTÈME D’HÉRACLIDE AU MOYEN ÂGE


de clarté porte l’auteur à joindre un exemple numérique à chacune des règles qu’il formule ; ces exemples vont nous faire connaître la date du livre.

L’exemple chargé d’illustrer cette règle : Qualiter anni ab incarnatione Domini inveniantur [1], aboutit à cette conclusion : « Il vient 978 ; ce sont les années écoulées depuis l’incarnation du Seigneur (et fiunt DCCCCLXXVIII. Isti sunt anni ab incar natione Domini). »

Tout aussitôt après, vient la règle qui permet de trouver l’origine des indictions : Qualiter origo indictionum inveniatur. L’exemple qui l’accompagne dit : « Prenez autant d’années du Seigneur qu’il y en a maintenant et ajoutez-y les trois années régulières, c’est-à-dire les années de l’indiction où le Seigneur est né, qui avaient précédé cette naissance ; il vient 981 — Sume annos Domini quotquot fuerint in presenti et his adde régulâtes III, illos scilicet annos qui precesserant de indictione qua natus Dominus, et fiant DCCCCLXXXI. »

Ces deux exemples ne sauraient nous laisser aucun doute ; c’est en l’année 978 qu’Helpéric a composé son traité du calendrier. Cette conclusion trouve, d’ailleurs, de nouvelles confirmations dans les calculs qui se lisent sous les titres suivants :

De concurrentibus [2] .
Quomodo inveniuntur concurrentes,
Quotas sit annus a bissexto.
Quomodo ciclus lune inveniatur [3].

L’année considérée dans ces calculs est toujours 978.

Lorsqu’en 978, Helpéric compose son traité du calendrier, il lit Macrobe. Il nous l’apprend dans le chapitre qu’il intitule : Brève raison des signes [du Zodiaque], Brevis ratio signorum [4] .

« Cet opuscule, c’est pour les ignorants (rudes), c’est-à-dire pour ceux qui nous ressemblent, que nous avons entrepris de l’écrire ; il ne paraîtra donc pas inutile d’y toucher quelques mots de la raison des signes [du Zodiaque], dans la limite où la capacité de notre modeste intelligence (ingenioli nostri capacitas) a pu retenir ce qu’en ont dit les Anciens.

» Il faut savoir, tout d’abord, que les signes sont simplement certaines régions du ciel que l’ordre et la sagacité des calculateurs ont, à l’aide de la position des étoiles, définies comme par des bar-

1. Ms. cit., fol. ii, vo.

2. Ms. cit., fol. 12, V0.

3. Ms. cit., fol. i3, r° et vo.

4. Ms. cit., fol. a, v°.

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4