de Mercure. Lors donc que ces deux étoiles parcourent les arcs
supérieurs de leurs épicycles, elles se trouvent au-dessus du
Soleil ; lorsqu’au contraire elles décrivent les parties inférieures
de ces mêmes cercles, le Soleil se trouve au-dessus kd’elles. Partant,
ceux qui leur ont attribué des sphères situées au-dessous de
celle du Soleil, ont cru qu’il en était ainsi en observant la partie
du cours de ces astres qui se trouve être inférieure au Soleil ; cette
partie est, en effet, celle qui se remarque davantage, qui apparaît
plus aisément ; lorsqu’au contraire ces planètes se trouvent
en la partie supérieure de leur cercle, leur éclat se trouve plus
effacé par les rayons du Soleil ; c’est pourquoi cet avis a prévalu
et pourquoi presque tout le monde a fait usage de cet ordre [qui
met Vénus et Mercure au-dessous du Soleil] ornais une observation
plus perspicace reconnaît quel est l’ordre véritable ».
Martianus Capella vivait en 477, peu de temps donc après Macrobe. C’est probablement à Térentius Varron qu’il emprunte le huitième livre de ses Noces de la Philologie et de Mercure et, en particulier, les allusions qui y sont faites à la théorie d’Héraclide de Pont : « Trois des planètes, dit Capella [1], ainsi que le Soleil et la Lune, se meuvent autour de la Terre ; mais Vénus et Mercure ne se meuvent point autour de la Terre… En effet, bien que Mercure et Vénus nous manifestent chaque jour leur lever et leur coucher, les cercles qu’ils décrivent n’entourent aucunement la Terre ; ils décrivent autour du Soleil un circuit plus ample que cet astre ; c’est le Soleil qu’ils prennent pour centre de leurs cercles respectifs. Ces deux planètes se trouvent donc parfois au-dessus du Soleil ; mais, la plupart du temps, elles se trouvent au-dessous de cet astre et plus rapprochées de la Terre qu’il ne l’est… Lorsque ces planètes sont au-dessus du Soleil, la plus proche de la Terre est Mercure ; c’est Vénus, au contraire, lorsqu’elles sont au-dessous du Soleil, car Vénus est portée par une orbite plus vaste et plus étendue ».
1. Martiani Mïnnei Felicis Capellae De nuptiis Phîlologiae et Mercurii libri IX ; Hb. VIB, 854 et 867.
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