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L’ASTRONOMIE DES FRANCISCAINS

« Anni collecti omnium planetarnm compositi a magistro Rogero super annos domini ad mediam noctem Herefordie anno ab incarnatione domini mocolxxoviiio, post eclipsim que contingit Hereford eodem anno. »

Ces tables, adaptation des Tables de Tolède et imitation des Tables de Marseille, furent donc construites, en 1178, par ce Roger de Hereford auquel Alfred de Sereshel dédiait sa traduction du Liber de plantis[1], œuvre de Théophraste que le Moyen Âge croyait être d’Aristote. En effet, un manuscrit de cette traduction, conservé par la Bibliothèque de Barcelone, débute ainsi : « Incipit liber de plantis quam Alveredus de arabico transtulit in latinum, mittens ipsum magistro Rogero de Herefordia. »

De ce Roger de Hereford, ou possède un autre ouvrage astronomique, un Traité du calendrier ou De compoto[2]. La date de cet ouvrage, qui est 1176, nous est exactement connue par la phrase suivante, qui s’y rencontre :

« Ut exempli gratia circa tempus hujus compositionis hujus tractatus, anno scilicet domini mclxxvio cicli decemnovenalis xviii, que in vulgari compoto dicitur accensa, va feria anni illius, nona die septembris. »

À la vérité, le manuscrit de la collection Digby qui nous conserve cet écrit ne nous fait pas connaître, par ce texte même, le nom de l’Auteur ; ce nom figure seulement dans la formule suivante, qui précède la table des chapitres :

« Gilleberto Rogerus salutes h. d. »

Ce Gilbert auquel l’ouvrage est dédié n’est autre sans doute que Gilbert Foliot qui fut, jusqu’à 1163, évêque de Hereford.

Ajoutons que Roger de Hereford n’était pas seulement astronome, mais encore astrologue ; on a de lui[3] un traité en quatre parties sur les jugements astrologiques.

À ce catalogue des œuvres de Roger de Hereford, M. Haskins joint[4] la Theorica planetarum que Leland avait signalée avant lui[5], et dont il a rencontré lui-même plusieurs exemplaires.

De cet ouvrage, nous dit M. Haskins, les premiers mots sont les suivants : « Diversi (alias Universi) astrologi secundum diversos annos tabulas et computaciones faciunt… » Il s’achève ainsi : « … per modum foraminis rotundi. » Ces indications ne

  1. Jourdain, Recherches critiques sur les traductions lutines d’Aristote, Paris, 1843, p. 106 et p. 430 ; Charles H. Haskins, Op. laud., p. 68.
  2. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 75.
  3. Charles H. Haskins, Op. laud., pp. 66-67.
  4. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 66.
  5. Vide supra, pp. 222-223.