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L’ASTRONOMIE DES FRANCISCAINS

NOTE RELATIVE AU CHAPITRE VII
SUR CERTAINS CANONS D’ASTRONOMIE
DONT ROGER BACON EST PEUT-ÊTRE L’AUTEUR,
ET, À CE PROPOS, SUR L’EXPÉRIENCE DE LA CHAMBRE NOIRE

L’étude des œuvres successives de Roger Bacon nous a montré, dans la discussion des hypothèses astronomiques, un des objets essentiels de son incessante activité intellectuelle. S’était-il également occupé d’Astronomie pratique ? Nulle part, il n’a laissé le récit de quelque observation astronomique qui lui fut propre ; mais nous ne saurions douter qu’il ne fût accoutumé à l’usage des tables et des calculs ; il suffit de feuilleter ce que l’Opus majus dit de la Géographie, de la correction du calendrier, de l’Astrologie judiciaire, pour y rencontrer, à chaque instant, des indications que l’auteur a tirées des Tables de Tolède.

Bacon semble même s’être appliqué à connaître les diverses tables qu’on avait construites en réduisant les Tables de Tolède au méridien de quelque autre ville ; c’est, du moins, ce que nous pouvons conclure de la lecture du Speculum Astronomiæ sive de libris licitis et illicitis, si, avec le R. P. Mandonnet, nous enlevons cet écrit de l’œuvre d’Albert le Grand pour la mettre dans celle de Bacon. Le Speculum Astronomiæ nous dit, en effet[1] :

« Nombre d’astronomes ont écrit beaucoup de livres contenant des canons calculés pour le méridien de leur ville et pour les années de N. S. J. G.

» Tel est celui qui est calculé pour le méridien et l’heure de minuit (ad mediam noctem) de Marseille ; un autre est au méridien

  1. Vide supra, p. 216.