fixes ; il écrit à ce sujet[1] : « Le Rabbin dit, au CXLIIIe chapitre[2] :
Il est prouvé que la distance du centre de la Terre à Saturne est
d’environ huit mille années[3], dont chacune compte trois cent
soixante-cinq jours, le chemin parcouru chaque jour contenant
XLI milles[4]. » Il dit, en outre, « que chacun des milles dont il
parle contient deux mille coudées… Il en résulte que la distance
du centre de la Terre aux étoiles fixes ne saurait d’aucune
manière être inférieure à celle dont nous venons de parler et
qu’elle lui est peut-être de beaucoup supérieure. Car la grandeur
des cieux n’est déterminée qu’à titre de limite inférieure,
comme on le prouve dans les livres qui traitent des distances
célestes. De même, l’épaisseur des corps qui se trouvent entre
le centre et le ciel,… selon ce qu’exige le bon sens[5], ne peut
être exactement évaluée, comme le dit Thébit, car en eux, il n’y
a pas d’étoile qui puisse servira cette évaluation. L’épaisseur du
ciel des étoiles fixes est au moins de X ans[6] de marche ; on sait,
en effet, par la grandeur du chemin parcouru par les étoiles, que
le corps de chacune de ces étoiles est cent quatre-vingt-dix fois[7]
celle de la sphère terrestre ; mais peut-être l’épaisseur de ce ciel
est-elle encore plus grande ; quant au neuvième ciel, qui communique
à tous les autres la rotation diurne, on n’en connaît
aucunement la grandeur, car il n’y a en lui aucune étoile, et
nous n’avons aucun moyen d’en mesurer l’épaisseur… »
Une autre circonstance va conduire Varon à invoquer, de nouveau le sentiment de Maïmonide.
Faut-il, comme Aristote l’enseigne en sa Métaphysique, admettre que le nombre des purs esprits est précisément égal au nombre des sphères qui meuvent les astres ? Avons-nous ainsi le moyen de nombrer les individus que compte le genre des intelligences séparées ? C’est la question[8] que Varon discute : « Le Philosophe
- ↑ Guillelmi Varonis Quœstiones in libros Sententiarum ; lib. II, quæst. XX ; ms. cit., fol. 112, col. c et d.
- ↑ Moïse ben Maimoun, Le guide des égarés, traduit par S. Munk, Paris, 1866 ; troisième partie, ch. XIV (cent-vingt-quatrième de tout l’ouvrage) ; t. III, pp. 98-101.
- ↑ Maïmonide dit : huit mille sept cents années.
- ↑ Maïmonide dit : quarante mille.
- ↑ Dans le texte de Maimonide, il n’est pas question de corps placés entre le centre et le ciel, mais des corps, intermédiaires aux divers cieux, dont Thâbit ben Kourrah admettait l’existence.
- ↑ Maïmonide dit : quatre ans.
- ↑ Maïmonide dit : quatre-vingt-dix fois.
- ↑ Guillelmi Varonis Op. laud., lib. II, quæst. XLIV ; ms. cit., fol. 140, col. c et d, et fol. 141, col. a.
ficiens viatorem, sit cognitio veri vel dilectio boni… Explic. (fol. 221, col. d) : Quod non obstante quod sit cognoscitinus qualitatum tangibilium, tamen patitur a qualitatibus tangibilibus. Explicit liber quartus Varonis.