moteurs qu’il faudrait attribuer la cause de cette élévation et de
cette dépression, et les divers mouvements que ces astres accomplissent
sur les épicycles. Il en résulterait nécessairement que les
sphères ne sont pas seules à se mouvoir, mais que les corps des
astres errants eux-mêmes se meuvent à Tinté rieur de leurs sphères.
» Toutefois, selon les Chaldéens, les Égyptiens et les Arabes, qui font cette supposition, il n’en découlera pas que la substance des sphères soit, en ce mouvement, coupée ou divisée ; de même que l’air ne divise pas la lumière et n’est pas divisée par elle. Cet exemple, cependant, ne convient pas tout à fait. »
Notre auteur conçoit l’hypothèse des excentriques et des épicycles telle que Ptolémée la présentait dans l’Almageste, et non telle qu’il la figurait dans les Hypothèses des planètes. Des combinaisons d’orbes imaginées par ce dernier ouvrage, Bacon eut connaissancé en 1267, alors qu’il rédigeait l’Opus tertium ; notre auteur, qui écrivait sans doute vers le même temps, les a ignorées.
C’était certainement un disciple de Bacon que l’auteur de la Summa philosophiæ faussement attribuée à Robert Grosse-Teste ; plus sûrement encore, c’en était un que l’auteur du traité anonyme d’Astronomie dont nous allons donner l’analyse.
Ce traité est conservé par un manuscrit de la Bibliothèque Nationale, et par un autre manuscrit de la Bibliothèque municipale de Bordeaux[1].
Les deux textes ne sont pas identiques. La rédaction que présente le manuscrit de Bordeaux est plus détaillée et plus élégante que la rédaction conservée par le manuscrit de Paris ; celle-ci semble être un résumé de celle-là.
La rédaction de Paris est, d’ailleurs, incomplète. Elle prend fin[2] sur cette phrase évidemment inachevée : « Hoc fabulatur in universali eclipsi, tamen non potest. » Or, c’est au milieu d’un chapitre que le manuscrit de Bordeaux nous donne à lire cette phrase[3] : « Sed quamvis hoc fabulari possit de eclipsi lune gene-