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L’ASTRONOMIE DES FRANCISCAINS


Paris[1] ; Tractatus optimus super totam Astrologiam, editus a fratre Bernardo de Virduno, professore, de ordine fratrum Minorum. C’est là tout ce que nous savons de cet auteur : il était de Virdunum, Verdun sur Meuse ou quelque autre Verdun de France, professeur, et de l’ordre des frères Mineurs, quoique son nom ne figure ni dans la Bibliothèque de Wadding, ni dans le Supplément. Tout renseignement nous manque sur l’âge où il a vécu[2]. L’écriture du manuscrit est du commencement du xive siècle ; dès lors, on ne peut faire descendre l’auteur plus bas ; et il est vraisemblable qu’il appartient au xme. Les seuls auteurs qu’il cite sont Aristote, Euclide, Ptolémée, Albatenius, Thesbit, Arsachel, Averroès et Alpétragius.

» Le traité sur toute l’Astrologie, de 48 feuillets sur deux colonnes in-fo, commence ainsi : Quia ex scientiis fructu dignioribus, et ex loco ordinis sublimioribus elegantiaque pulcrioribus, etc., et finit par ces mots : Hec sufficiant ; fui enim prolixior quam credideram, sed non inutiliter. »

Indépendamment du manuscrit signalé par Littré, la Bibliothèque Nationale possède un second exemplaire[3] du traité de Frère Bernard de Verdun ; ce second exemplaire fut écrit également au xive siècle ; à ce moment, donc, l’ouvrage du frère Mineur jouissait vraisemblablement d’une vogue assez grande ; et cette vogue dut se maintenir longtemps, car André Stiborius le Bohémien, qui professait l’Astronomie à Vienne au commencement du xvie siècle, possédait en sa Bibliothèque, comme nous le verrons, l’Epitoma Almajesti Virduni qui, sans doute, ne différait pas du Tractatus super totam Astrologiam.

Après avoir chanté les louanges de l’Astronomie, Frère Bernard nous apprend, en terminant le préambule de son traité, quel fut son objet tandis qu’il écrivait : « Pour que tout homme qui possède la Géométrie, puisse, en peu de temps, connaître non seulement la substance de livres qu’une lecture continue de deux ans suffirait à peine à expédier, mais encore beaucoup d’autres objets qui manquent dans ces livres, à cette fin, me confiant dans le secours

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, no 7.333, fol. 1, col. a, à fol. 48, col. a.
  2. Il existe à Oxford, un volume manuscrit de la Bibliothèque Bodléienne, (Digby, 164) : Chi sont les lettres frère Nichole envoiiées à Bernard de Verdun et les lettres de frère Bernard, envoiiées à frère Nichole sur la pierre des philosophes. M. Henri Labrosse a émis, sans d’ailleurs y insister, la supposition que ce frère Nichole était peut-être Nicolas de Lyre (Henri Labrosse, Œuvres de Nicolas de Lyre, in : Études franciscaines, 10e année, t. XIX, pp. 46-47 ; 1908).
  3. Bibliothèque Nationale, fonds latin, no 7.334.