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L’ASTRONOMIE DES FRANCISCAINS


emboîtés les divers orbes d’un astre qui décrit un excentrique sans épicycle ; l’exemple de la Lune [1] nous apprend à combiner les divers corps célestes qui font mouvoir un astre sur un épicycle dont le centre parcourt un excentrique.

Le nom même d’imagination des modernes que Bacon donne à ce mécanisme nous montre que ces combinaisons d’orbes solides emboîtés les uns dans les autres avaient apparu depuis peu chez les astronomes latins, et que ceux-ci les regardaient comme une nouveauté ; en effet, nous n’avons rencontré, à cette figuration mécanique des mouvements célestes admis par le système de Ptolémée. aucune allusion ni dans les écrits des astronomes chrétiens qui ont précédé Bacon [2], ni dans les traités composés par Bacon avant l’Opus tertium.

Quelques remarques méritent d’êtro faites au sujet de la forme

Fig. 19

sous laquelle Bacon présente les agencements d’orbes solides pro posés par Ptolémée aux Hypothèses des planètes.

  1. Un fragment inédit…, pp. 128-131. Liber secundus communium nataralium, éd. Steele, pp. 438 439.
  2. On trouve, il est vrai, certaines allusions fort nettes à ce mécanisme en des Conclusiones planetarum qui sont, parfois, attribuées à Campanus de Novare ; mais nous étudierons plus loin (Ch. IX) ces Conclusiones et nous verrons qu’elles sont assurément très postérieures au temps où vivait Campalnus ; nous reconnaîtrons, en outre, qu’elles sont très certainement d’un auteur soumis à l’influence de Bacon.