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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


qui garde cette fonction de provincial jusqu’en 1296[1]. Tandis qu’il remplit cette charge, Thierry écrit au cardinal Jean de Tusculum, touchant les affaires de l’Ordre dominicain et la rivalité qui le mettait aux prises avec FOrdre franciscain, deux lettres qui ont été conservées et publiées[2].

C’est probablement[3] durant l’année 1297 que Thierry se rendit à Paris pour y donner des leçons sur les Sentences de Pierre Lombard.

En 1303, nous voyons[4] Maître Thierry figurer à Coblentz dans une commission chargée de délimiter les domaines respectifs des couvents de Retz et de Krems. En 1304, il prend part, nous le savons, au chapitre général de Toulouse. En 1310, Jean de Lichtenberg, provincial d’Allemagne, se démet de sa charge pour aller à Paris prendre le titre de maître en Théologie ; le chapitre général de Plaisance nomme alors[5] Thierry vicarius provinciæ Teutonicæ, en attendant la nomination d’un nouveau provincial.

C’est là, semble-t-il, le dernier renseignement certain que nous possédions sur la vie de Thierry de Freiberg. En 1311, le chapitre général envoie un certain Fr. Theodoricus de provincia Saxonica enseigner les Sentences à Paris ; comme on chargeait toujours de cet enseignement des aspirants au titre de maître en Théologie, et non point des professeurs déjà pourvus de ce titre, il ne semble pas que cette décision puisse viser l’auteur du De iride[6]. Partant, tout ce que nous savons d’assuré touchant la vie de cet auteur se resserre entre l’année 1289 et l’année 1310.

Si sa vie nous demeure presque cachée, sa pensée nous est beaucoup mieux connue. La liste des écrivains dominicains, composée vers l’an 1330, lui attribue trente-et-un traités divers ; de ces traités, nous en possédons vingt[7], auxquels il faut joindre un certain écrit : Quod substantia spiritnalis non sit composila ex materia et forma, omis par la liste de 1330.

Parmi les traités de Thierry de Freiberg qui nous ont été conservés, il en est un qui a pour titre : De intelligentiis et motoribus cælorum[8]. C’est en cet ouvrage que le savant dominicain nous

  1. Krebs, Op. laud., p. 5.
  2. Krebs, Op. laud., p. 116.
  3. Krebs, Op. laud., p. 10.
  4. Krebs, Op. laud., p. 9.
  5. Krebs, Op. laud., pp 10-11.
  6. Krebs, Op. laud., p. 12.
  7. Krebs, Op. laud., pp. 4-5.
  8. Ce traité se trouve deux fois reproduit dans le Cod. Vat. Lat. 2i83 ; la première rédaction va du fol. 55, col. d, au fol. 68. col. d ; la seconde, copie de la première, va du fol. 188, col, a, au fol. 193, col. d (Krebs,