Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
385
L’ASTRONOMIE DES DOMINICAINS

porte ce titre : Tractatus mag. Th. de Vriberch de iride. Il se trouve également[1] dans un manuscrit de la Bibliothèque Vaticane, le God. Vatic. Lat. 2183, avec un grand nombre d’écrits du même auteur ; le titre général de cette collection est[2] : Theodorici de Vriburgo tractatus varii philosophici. De ces traités philosophiques, plusieurs se retrouvent en d’autres manuscrits de la même Bibliothèque Vaticane, et l’auteur y est nommé[3] : Theodoricus de Vribergh ou de Vriberg ou de Vriberch, ou, enfin, de Vriburgo.

Ces manuscrits divers nous font connaître la très grande activité intellectuelle de Frère Thierry, puisqu’ils» contiennent vingt-trois traités[4] relatifs aux questions les plus variées de Physique, de Philosophie et de Théologie ; mais, en outre, ils nous révèlent la patrie de l’auteur ; la ville natale de Thierry, qu’ils nomment Vriberg ou Vriburgum, n’est point, comme on l’a cru parfois, Fribourg en Brisgau, mais bien Freiberg en Saxe ; c’est pourquoi les P P. Quétif et Echard, dans leurs Scriptores ordinis prædicatorum, désignent Thierry par ce nom : Theodoricus de Saxonia[5].

Les divers traités que la Bibliothèque Vaticane conserve et attribue à Theodoricus de Vriberg se retrouvent tous, avec quelques écrits aujourd’hui inconnus, dans la première liste d’écrivains de l’Ordre de Saint Dominique qui ait été dressée. Dans cette liste, composée vers l’an 1330, l’auteur de ces traités est simplement nommé : Theodoricus Teutonicus, magister in Theologia[6]. C’est donc ainsi qu’on désignait habituellement, dans l’Ordre des Dominicains, l’auteur du Tractatus de iride, et l’on peut avec assurance lui attribuer tout ce que les annales nous rapporteront du frère prêcheur Thierry l’Allemand, maître en Théologie.

Il serait imprudent, cependant, de lui conférer tout ce qui peut concerner un dominicain du nom de Thierry ; il y avait, sans doute, dans l’Ordre, plus d’un frère de ce nom ; en 1285, par exemple, un certain Frater Theodoricus est nommé prieur du couvent de Wurtzbourg ; il n’est pas démontré que ce fût Thierry de Freiberg[7].

C’est assurément lui, au contraire, ce Fr. Theodoricus, magister in Theologia, que le Chapitre général et provincial, tenu à Strasbourg en 1293, nommé supérieur de la province d’Allemagne et

  1. Krebs, ibid.
  2. Krebs, Op. laud., p. 8.
  3. Krebs, Op. laud., pp. 8-9.
  4. Krebs, Op. laud., pp. 6-8.
  5. Quétif et Echard, Scriptores ordinis prœdicatorum, t. I, p. 513.
  6. Krebs, Op. laud., p. 4.
  7. Krebs, Op. laud., p. 9.