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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

paradis, où sont reçues les âmes des saints. C’est là ce ciel dont nous lisons dans l’Écriture qu’il a été créé au commencement, avec la terre. Mais on dit qu’un autre ciel le domine de beaucoup ; c’est le ciel des cieux, habitation du roi des anges. »

« Le ciel supérieur se nomme firmament [1] parce qu’il est afîermi entre les eaux supérieures et les eaux inférieures ; il est de forme sphérique ; il est aqueux, c’est-à-dire de même nature que les eaux ; … mais il a été formé aux dépens de ces eaux par une consolidation qui l’a rendu semblable à la glace ou mieux encore au cristal. »

L’éther au sein duquel les planètes se meuvent est identique au feu pur [2] ; la Lune « est de nature ignée, mais sa masse est mélangée d’eau » ; le Soleil est « de nature ignée ». Honoré n’admet aucunement l’existence de la cinquième essence, distincte des quatre éléments, dont les Péripatéticiens formaient les cieux et les astres.

D’ailleurs, au sujet des quatre éléments, le De imagine mundi se borne à répéter [3] l’enseignement d’Isidore de Séville et de Bède.

Honoré sait que la trajectoire des planètes n’est pas concentrique à la terre : « Les absides sont [4], parmi les cercles que décrivent [chaque jour] les planètes, ceux qui sont les plus éloignés de la terre. L’abside de Saturne est dans le Scorpion, celle de Jupiter dans la Vierge, celle de Mars dans le Lion, celle du Soleil dans les Gémeaux, celle de Vénus dans le Sagittaire, celle de Mercure dans le Capricorne, celle de la Lune dans le Bélier. Au signe diamétralement opposé, la planète occupe la position la plus basse et la plus voisine du centre de la terre. »

Tout ce passage reproduit ce que Bède le Vénérable avait emprunté à Pline.

Le second livre de l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien fournit également au De imagine mundi tout ce que ce petit livre dit [5] de la distance des planètes à la terre.

La distance de la terre à la Lune, qui est de 126.000 stades, représente un ton ; de la Lune à Mercure, il y a un demi-ton ; de

1. De imagine mundi lib. I. Ap. Opusc,, Cap. XXV : De cælo. — Ap. Patrol,, Cap. LXXXV11 : De firmameoto ; col. i4i-

2. De imagine mundi lib. 1. Apud Opusc,, Cap. XXIII : De igné. — Ap. Patrol,, Capp. LXV1I, LX1X, LXXU, coll. i38-i39.

3. De imagine mundi lib. I, Cap. 111 : De elementis (Patrol,, col. 121).

4. De imagine mundi lib. I ; apua Opusc,, Cap. XXIII : De igné.— Ap. Patrol., Cap. LXXVÏI : De absidibus planetcruni ; col. i3q.

5. De imagine mundi lib. I. Ap. Opusc,, Cap. XXIII : De igné. —Ap. Patrol., Capp. LXXX, LXXXI, LXXXI1I ; coll. i4o-i4i.

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