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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Bernard de Trille mourut en Avignon le 4 août de cette même année 1292 ; il fut enseveli à Nîmes, dans l’église des Dominicains.

Bernard de Trille a beaucoup écrit ; parmi les ouvrages sortis de sa plume et que mentionnent les PP. Quétif et Échard, on peut relever des commentaires (postillæ) sur divers livres saints, des leçons sur les Sentences, et plusieurs opuscules qui ont pour objets les questions philosophiques les plus ardemment controversées au temps de Saint Thomas d’Aquin et à la fin du xiiie siècle ; tels sont les traités intitulés : De cognitione animæ conjunctæ corpori, De cognitione animæ separatæ, De distinctione esse et essentiæ. Des Questions sur le traité de la sphère, que nous allons maintenant étudier, les PP. Quétif et Echard n’ont pas eu connaissance. Parmi les questions que ce traité pose et résout, il en est beaucoup qui ont l’Astrologie pour objet ; nous les laisserons de côté. D’autres ont trait à divers sujets de Physique ou de Métaphysique ; nous les retrouverons aux moments où ces sujets s’offriront successivement à notre examen. Maintenant, nous nous attacherons seulement à rechercher ce que Bernard de Trille a pensé des deux problèmes qui préoccupaient surtout les astronomes de son temps. Le premier de ces problèmes peut se formuler ainsi : Faut-il, au ciel, mettre des excentriques et des épicycles ? Au second, convient cet énoncé : Comment doit-on rendre compte des mouvements des étoiles fixes ?

Par suite du pian défectueux que Bernard a suivi en composant ses questions sur la Sphère, chacun de ces deux problèmes s’y trouve examine à deux reprises.

La première leçon de l’opuscule de Joannes de Sacro-Bosco fournit à Bernard l’occasion de poser les problèmes suivants[1] : Du nombre des cieux ;

De leur mouvement ;

De leur genre et de leur nature.

Le premier problème : Du nombre des cieux, est lui-mèinc subdivisé en six questions qui sont ainsi formulées :

« Quel est le nombre des spères célestes ?…

» Toutes les sphères célestes sont-elles contiguës, de telle sorte qu’il n’y ait, entre elles, aucun intermédiaire ?

» Sont-elles toutes concentriques ?

» Sont-elles uniformément profondes, c’est-à-dire sont-elles d’épaisseur uniforme ?

  1. Ms. cit., fol. 69, col. a.