de ces trois mouvements de la sphère des étoiles fixes. La sphère
des étoiles fixes n’est donc pas le premier mobile. La raison qui
vient d’en être donnée a une très grande force auprès de quiconque
sait bien la Science physique.
» On a donc reconnu trois mouvements en la sphère des étoiles fixes ; partant, avant ce ciel, il faut qu’il y en ait un autre qui soit mû seulement de deux mouvements… Ainsi, il y aura dix sphères ; la première de ces sphères possède le mouvement diurne ; la seconde se nomme le cercle des signes dénués d’étoiles ou encore, ce qui est plus exact, le premier cercle oblique ; cette sphère a deux mouvements ; l’un est le mouvement diurne, d’Orient en Occident ; l’autre est un mouvement oblique, d’Occident en Orient, très lent, qui parcourtun degré en cent ans. »
Ces passages déjà sont fort clairs ; cependant, au traité sur le De Cælo, une certaine confusion vient, parfois, en troubler la doctrine, car, à l’exemple de Masciallah, dont il cite l’opuscule, le savant Dominicain veut que Ptolémée ait imaginé une sphère sans étoile chargée de présider à tous les mouvements qui se font d’Occident en Orient parallèlement à l’écliptique. Nous avons vu comment, dans son Écrit sur les Sentences, notre auteur avait admis cette interprétation.
Mais si nous voulons apercevoir en une parfaite clarté la pensée que nous venons d’entendre s’affirmer au De Cælo, il nous suffira d’ouvrir le commentaire d’Albert le Grand sur la Métaphysique d’Aristote.
« Il est, nous dit Albert[1], une autre opinion que suivent presque tous les modernes ; c’est celle de Ptolémée, qui l’a complétée en démontrant les équations ; quelques astronomes y ont ajouté, mais fort peu de chose ; cette addition ne concerne que le mouvement du huitième ciel, nommé ciel des étoiles fixes.
» Cette opinion suppose l’existence d’excentriques, d’épicycles et de divers centres ; elle-admet, en somme, cinquante mouvements.
» Parmi ces mouvements, il y en a trois pour la huitième sphère. Le premier est le mouvement diurne. Le second est le mouvement qui entraîne les signes du Zodiaque et les étoiles, d’Occident en Orient, d’un degré en cent ans. Le troisième est celui que Thébith a découvert et qu’on nomme mouvement d’accès et de recès ; il meut les têtes du Bélier et de la Balance sur [un cercle
- ↑ Alberti Magni Aureus liber Metaphysicœ, lib. XI, tract. II, qui est de substantia insensibili et immobili.» Cap. XXIV : Et est digressio de oppinionibus modernorum de numéro orbium et motuum cælestium.