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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


leurs, qu’aucun érudit ait retrouvé quelque livre consacré à la Musique parmi les ouvrages, imprimés ou manu écrits, attribués à Campanus.

Campanus, sans doute, était encore jeune lorsque Urbain IV le mit au nombre de ses chapelains ; il survécut fort longtemps à ce pontife, comme nous l’allons voir.

Simon de Gênes était médecin et chapelain du pape Nicolas IV (1288-1292) [1]. Son principal ouvrage, intitulé Claris sanalionis, est précédé d’une lettre qu’il adresse à Campanus, chapelain du pape et chanoine de Paris, et de la réponse de ce Campanus à Simon de Gênes, sous-diacre et chapelain du pape, et chanoine de Rouen.

La lettre de Simon de Gênes est ainsi intitulée : Domino suo precipuo, domino magistro Campano, domini pape capellano, canonico parisiensi, Simon januensis, subdiaconus, seipsum ex debito commendat ».

Simon prie Campanus de corriger une œuvre entreprise à sa prière ou même par son ordre ; il le nomme : Philosophiæ culmen et exprime sa confusion de ce que : « ad hujusmodi vilia non dedignetur descendere ». De tels hommages, de la part d’un homme déjà fort âgé et entouré de considération, ne se peuvent adresser qu’à un savant illustre ; le personnage qui les recevait ne pouvait être que Campanus de Novare, auquel ses travaux de Géométrie et d’Astronomie assuraient alors une universelle réputation.

La réponse de Campanus à Simon de Gênes porte cette entête :

« Venerabili viro, magistro Simoni januensi, dominipape subdiacono et capellano, canonico rothomagensi, amico suo carissimo, tanquam fralri, Campanus, ejusdem dominipape capellanus, canonicusparisiensis, salulem et quidquid est optabile sane mentis. »

Campanus avise Simon de Gênes qu’il a choisi, pour Fouvrage de celui-ci, le titre suivant :

« Clavis sanationis elaborataper magistrum Simonem genuensem (sic), domini pape subdiaconum et capellanum, medicum quondam felicis recordalionis Nicolai pape quarts, qui fuît primus papa de ordine minorum ».

Ces lettres s’échangeaient donc après la mort de Nicolas IV (1292) ; c’est de son successeur, Boniface VIII, que Simon de Gênes et Campanus de Novare étaient encore chapelains, en même temps que pourvus de canonicats, celui-ci à Rouen et celui-là à Paris.

1. Daunou, Notice sur Simon de Gênes, médecin (Histoire littéraire de la France, t. XXI, 1847, pp. 241-248).

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