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L’ASTRONOMIE DES SÉCULIERS


pyrée immobile, si nettement admis par Guillaume d’Auvergne, et que nous verrons Campanus introduire en sa Théorie des planètes.

Léopold connaît toutes les théories qui ont été proposées au sujet de la précession des équinoxes ; mais il ne paraît pas qu’entre ces théories, il ait su faire un choix ; ici, il invoque l’une d’elles ; là, il en parait admettre une autre.

« L’orbe des étoiles fixes, dit-il [1], tourne de lui-même, vers l’Orient, d’un degré en cent ans, selon Ptolémée. »

Ailleurs, il parle [2] « de l’accès et du recès de l’orbe étoilé, qui est de 8 degrés en 640 années ». Cette phrase est, sans doute, un des nombreux emprunts faits par Léopold au traité De magnis conjunctionibus d’Albumasar [3].

Ailleurs encore, nous trouvons des allusions au De motu octavæ sphæræ.

Le passage suivant [4], assez obscur, est un mélange de la théorie de Ptolémée et de la théorie attribuée à Thâbit : « La marche des étoiles fixes est le mouvement rétrograde de la huitième sphère ou de la neuvième sphère, mouvement qui est d’un degré en cent ans. Le moyen mouvement de la huitième sphère est le mouvement des petits cercles autour du Bélier et de la Balance ».

En cette admission simultanée de la précession de sens invariable enseignée par l’Almageste et du mouvement d’accès et de recès proposé par le De motu octavæ sphæræ, on pourrait encore, avec assez de vraisemblance, reconnaître une influence exercée par Albert le Grand, dont le système embrasse, à la fois, ces deux hypothèses.

Ajoutons que Léopold cite [5] les tables dressées par Al Zarkali pour les mouvements de la Lune et des planètes. Si nous observons que les tables de Tolède paraissent être demeurées inconnues des Latins jusqu’aux écrits de Guillaume l’Anglais, nous sommes amenés à penser que la Compilation du fils du duc d’Autriche est postérieure à ces écrits, et à la dater de 1230 environ, voire de 1260.

Peut-être faut-il faire remonter à une époque un peu plus recu-

1. Compilatio Leupoldi, Ibid.

2. Compilatio Leupoldi, tractatus quintus de aouorum revolutionibus, éd. 1520, verso du fol. qui précède le fol. sign. F.

3. Voir : Tome 11, p. 5o3.

4. Compilatio Leupoldi, éd. 1520, fol. sign. A un, verso.

5. Compilatio Leupoldi, éd. 1520, recto du second fol. après le fol. sign. B IIII.

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